Tout ça pour ça ! (Grèce nouvel acte)

Alexis Tsipras: «La Grèce va soumettre ses propres réformes structurelles, que nous allons mettre en oeuvre.»

Photo : AFP

Après des négociations marathon, le Premier ministre grec Tsipras a donc cédé aux exigences de la Troïka. Une version moderne de David et Goliath. Pourtant Tsipras avait demandé l’avis de son peuple qui, le 5 juillet dernier, devait répondre OUI ou NON à la question que l’on peut résumer ainsi : acceptez-vous de nouvelles mesures d’austérité pour que le pays touche de l’argent frais ? La réponse fut NON comme le souhaitait d’ailleurs Tsipras. Dès lors, l’alternative apparaissait clairement; ou Bruxelles “ménageait” la Grèce en lui accordant de nouvelles facilités sans compensations (irréaliste !) ou Tsipras démissionnait. Apparemment ce dernier a retourné sa veste et mangé son chapeau en acceptant le nouveau dictat Franco-Allemand avec la kyrielle de réformes sympathiques que son peuple va découvrir progressivement. Faute d’un accord, en respectant le choix de son peuple qui était aussi le sien, il pouvait se retirer ce qui aurait apporté du panache à son geste. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples et on est pas à une contradiction près quand on est un leader politique même d’extrême gauche. En quelques mois, il a appris comment fonctionnaient les “grands” d’ Europe et s’est vite mis au diapason. Il souhaite donc tout naturellement se maintenir à son poste malgré les tensions suscitées par son revirement. Il est vrai qu’il ne sera que peu impacté par le nouveau tour de vis réservé à son peuple (augmentation de la TVA, recul de l’âge de départ à la retraite et nouvelle réduction des retraites notamment). Bon, tout n’est pas encore ficelé: le parlement grec doit se prononcer aujourd’hui et on est pas encore à l’abri d’un nouveau rebondissement. La prudence après ces nouvelles fraîches doit être de rigueur. Quoi qu’il en soit, si Tsipras n’est pas revenu bredouille de Bruxelles (il va faire venir de l’argent frais dans les distributeurs) il n’est pas pour autant assuré de son avenir, comme ses concitoyens d’ailleurs.