Gradation dans l’horreur – Jusqu’où les journalistes peuvent-ils aller pour choquer?
Photo : Dogan News Agency (Doğan Haber Ajansı en turc)
Le 3 septembre 2015 le Figaro.fr (Tech & Web) publiait sur son site l’article “Comment la photo d’Aylan s’est propagée sur les réseaux sociaux”.
C’est Nilüfer Demir une photographe turque qui est à l’origine du cliché de cet enfant syrien de 3 ans retrouvé mort mercredi 2 septembre 2015 au matin sur une plage de Bodrum, en Turquie. La photographe travaille pour l’agence la Dogan News Agency (Doğan Haber Ajansı en turc). Grâce aux médias et aux réseaux sociaux, cette photo a fait le tour du monde et a suscité un sentiment d’horreur et d’indignation parfaitement justifié. Elle a déclenché une prise de conscience (une opportunité ? une obligation ?) de la part de plusieurs états européens comme la France et l’Allemagne qui, jusque-là réservés, ont brusquement décidé d’ouvrir leurs frontières aux immigrés.
Depuis, l’Allemagne, devant le flot torrentiel des “migrants” s’est ravisée (1 million seront comptabilisés en Europe cette année). Quoi qu’il en soit, on a pu mesurer l’impact de l’image sur la sensibilité des gens. Grâce à Dieu, les consciences se réveillent parfois avec fulgurance; on se souvient de la petite fille brûlée au napalm en 1972 ou de l’enfant soudanais observé par un rapace en 1994. Ces deux photos avaient aussi ravivé les consciences. Mais toutes les images atroces d’enfants n’ont pas la même stimuli et toutes, apparemment, ne peuvent pas être publiées. C’est le cas de celles relatives aux enfants (chrétiens ou musulmans) assassinés par Daech. Une seule de ces photos comme celle ci-dessous aurait pu et dû être diffusée avec le fervent espoir de déclencher une puissante réaction médiatique et une action internationale d’envergure contre ces fous de d’Allah. Il n’en a rien été ! Daech décapite comme on ouvre des boîtes de conserve et l’opinion mondiale ne s’en émeut pas outre mesure !
Pour être efficiente, l’horreur dans certaines situations doit être acceptable ou arriver tout simplement au bon moment.
Photo: Daech ?