Gilets jaunes acte IV : léger recul du gouvernement – Un pas de côté pour les Macronistes

Pour calmer le pays qui s’agite de plus en plus et à tous les niveaux socio-professionnels, Édouard Philippe, porte parole du Président Macron, a annoncé un moratoire de 6 mois sur les carburants, les gels du prix du gaz et de l’électricité ainsi que le report du durcissement des contrôles techniques….

Des mesurettes qui, si elles avaient été prises immédiatement après la première manifestation du 17 novembre 2018 aurait probablement jugulé la vague de mécontentements qui depuis a pris une ampleur exceptionnelle. Malheureusement, le passé a montré à plusieurs reprises qu’un coup de semonces du peuple s’avère généralement insuffisant aux yeux des autorités. Il aura fallu les violences du 1er décembre, la ténacité des gilets jaunes et la perspective d’un nouveau samedi noir pour que l’exécutif commence à réagir.

Les mesures annoncées bien qu’exprimant un léger recul,, quoi qu’en dise à l’étranger notre Président, sont à la fois tactiques et dérisoires. Tactiques, car pendant 6 mois, le dialogue espéré est supposé désamorcer la grogne ambiante. En outre, ce délai qui verra un prolongement opportun par l’arrivée des vacances, va recouvrir la période des élections européennes. Le calme attendu devrait être propice selon l’exécutif, à une reprise de dialogue cette fois avec des professionnels de la négociation (les fameux corps intermédiaires bien silencieux jusqu’à lors); et dérisoires, car les mesures attendues par une grande majorité de français ne sont pas celles-là. Ils veulent prioritairement retrouver du pouvoir d’achat et voir une plus juste répartition de la fiscalité. Ces  exigences, impossible à satisfaire en peu de temps, vont amener le conflit à se poursuivre, voire à se durcir avec l’entrée en action des étudiants, lycéens, routiers et agriculteurs.

De nouvelles manifestations encore plus violentes sont donc à craindre samedi prochain. On parle cette fois de morts à Paris ! Il faut espérer que la sagesse l’emportera mais on ne peut qu’être pessimistes.

Pour terminer, je ne voudrais pas jouer les rabat-joie et les prophètes de malheur mais en supposant que tout se passe comme le souhaitent les gilets jaunes et que leurs projets les plus fous aboutissent, il est à craindre que tôt ou tard, une dame jusque-là restée bien silencieuse, mais attentive, vienne frapper inopportunément à notre porte pour nous rappeler que nous avons des obligations internationales à respecter. Cette dame s’appelle… l’Europe, et là, ce sera une autre paire de manches.

Photo : Euronews – Youtube