Réforme des retraites

Toujours motivés parait-il par un souci constant d’équité , nos gouvernants, après avoir réglé sans difficultés majeures la réforme du chômage, préparent depuis quelques mois, avec moins de souplesse, celle des retraites.

Si l’on se réfère aux multiples interventions médiatiques de spécialistes du sujet (Haut commissaire, ministres, syndicats, politologues, journalistes etc.), et les tergiversations des ordonnateurs de la réforme, l’entreprise ne va pas être commode. Il est vrai, comme elle est présentée « universelle » elle devrait toucher tout le monde… en principe. Mais il y a des hics ! Et encore aujourd’hui beaucoup de questions restent sans réponses (les points, leur valeur…) sans compter sur la détermination de ceux qui ne veulent pas y entendre parler et pour lesquels cette réforme est un véritable casus belli.

Tous les régimes de retraite spéciaux sont visés (les militaires, les policiers, les marins…).  Parmi ces régimes, il en est qui gèrent eux-mêmes leur propre caisse comme les régimes autonomes  (avocats, infirmiers libéraux, pilotes de ligne, médecins libéraux, orthophonistes, personnel de la régie autonome des transports parisiens (RATP) ou de la SNCF, masseurs kinésithérapeutes …). On s’y perd ! Il y aurait une cinquantaine de caisses de retraite (42 selon le ministre de l’agriculture) dont 4,5 millions de pensionnés et 4,7 millions de cotisants. Tous ces gens ne représentent au final que 3,4 % de la population active ! Pour convaincre ces « privilégiés » il va falloir forcément lâcher du lest et l’on voit tout de suite que l’universalité de la démarche risque d’en prendre un sérieux coup. Se pose alors la question : fallait-il vraiment s’attaquer à cette minorité pour une prétendue et hypothétique équité ?

 Si l’on met momentanément ces gens à part, en regardant du côté du privé, il ne va pas être plus aisé de mettre tout le monde… au même régime. Il y a celles et ceux notamment dont la pénibilité du travail doit être justement prise en compte. Et là, on entend déjà des « pourquoi eux et pas nous ?« . Quant aux agriculteurs, artisans, commerçants on les voit mal s’harmoniser avec les autres professions. Il restera fatalement des régimes… incompatibles (des nouveaux spéciaux ?) qui ne rentreront pas dans le moule espéré.

Alors que se dessine les contours de la future loi qui devrait être, parait-il, celle du quinquennat, on entrevoit déjà des gens qui vont avoir du mal à réunir les trimestres nécessaires à l’obtention d’une retraite convenable. Le Canard enchaîné du 06/11/19 les a identifiés (ce sont « les accidentés de carrière ») dans un article que je vous propose plus bas.

Quand vous l’aurez lu, vous serez je pense convaincu-e que cette réforme n’a qu’un seul but : faire de nouvelles économies sur le dos de nos compatriotes en baissant toutes les pensions. L’attitude de la CFDT qui soutient, par son président Laurent Berger, cette réforme est parfaitement inintelligible et scandaleuse. Tout comme d’ailleurs celle de ceux qui l’ont initiée, alors qu’ils sont censés au contraire traduire dans les faits des promesses d’amélioration pour lesquelles ils ont été élus.

Pour éviter le fiasco social annoncé il n’y a qu’une issue (après avoir écarté l’entourloupe d’une loi dite « grand-père » qui ne prendrait effet que dans 20 ou 40 ans) : faire converger les oppositions actuelles à l’occasion de la grande manifestation du 5 décembre où il serait inconcevable que TOUS les mécontents ne saisissent pas cette opportunité pour adresser un gigantesque ASSEZ à Macron et ses affidés. Ce sera le rendez-vous de la dernière chance. Après…  il ne faudra plus se plaindre !

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Photo : http://www.papaonline.fr/article-politique-bebe-reforme-des-retraites-nos-enfants-auront-ils-encore-une-retraite-120606370.html