Société : les voyages en avion vont sérieusement se compliquer

Vous envisagez peut-être de prendre l’avion cet été. Et les billets sont déjà réservés. Si l’on en croit le journaliste Emmanuel Lechypre, votre enthousiasme pour changer d’horizon risque d’être sérieusement tempéré dès votre arrivée à l’aéroport. En voici les raisons invoquées:

– Comme pour l’hôtellerie et la restauration, il manque cruellement de personnels dans tous les métiers de l’aviation. De l’agent de sécurité aux contrôleurs aériens sans oublier la maintenance, les bagages et les membres d’équipage. Le Covid est passé par là !

– Chez EasyJet la capacité des avions Airbus sera réduite à 150 places et …l’équipage ramené à 3 personnes.

– De nombreux vols seront supprimés. A titre d’exemple, la Lufthansa envisage d’en annuler 900 rien que pour le mois de juillet.

– Des grèves découlant de la situation des personnels se profilent à l’initiative des syndicats qui réclament 300 euros d’augmentation.

– Le prix des billets qui répond à l’offre et à la demande vont augmenter de 10 à 15 % par rapport à 2019.

Bref, vous risquez de trouver l’embarquement plus long que d’habitude. Prévoyez donc au moins 3 heures d’avance… et des bouteilles d’eau, voire des sacs de couchage. Mais soyez rassurés, tous ces tracas d’embarquement sont étudiés par les sociétés aéroportuaires qui planchent sans relâche pour améliorer votre accueil et surtout pour vous épargner des attentes interminables. TF1 et LCI ont diffusé un court reportage qui devrait enthousiasmer les plus remontés d’entre vous et leur redonner le sourire. Grâce à la reconnaissance faciale et votre smartphone, en 10 mn vous serez en haut de la passerelle et votre valise dans le hall vous suivra comme un petit chien ! Magique non ?

Bien sûr, il y aura un prix à payer, voire deux. L’un se répercutera sur le billet (rien n’est gratuit en ce bas monde), l’autre plus insidieux fera de vous un client rapidement reconnaissable par sa binette diffusée aux quatre coins de la planète. Après tout, on est déjà fiché un peu partout, alors un peu plus ou un peu moins que cela va-t-il changer ? Pour vous pas grand chose mais énormément pour tous les organismes qui ouvrent l’œil sur les mouvements de passagers. Une bénédiction pour les services de santé, de douane, de police et j’en oublie, qui gagneront aussi en efficacité pour interrompre vos projets.

Le monde de George Orwell décrit dans le roman de fiction « 1984 » continue de devenir réalité petit à petit.

Voici le court éditorial (ramené à 2 mn) du journaliste Emmanuel Lechypre.

Photos :  https://www.numerama.com/cyberguerre/635416-on-a-teste-le-site-de-reconnaissance-faciale-pimeyes-a-deux-doigt-de-la-catastrophe-dystopique.html – https://media.medias-presse.info/wp-content/uploads/2021/06/emmanuel-lechypre-1024×749 – Vidéos : reportage TF1/LCI.

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2 commentaires

  1. Très souvent lorsque je pose la question idiote « Où tu passes tes vacances » la réponse passe par l’avion. A croire que prendre l’avion est l’essence même des vacances quitte ensuite à se morfondre au loin dans l’artificialité d’un endroit blindé de français. Il existe tellement de belles choses dans notre pays. Par exemple les deux choses qu’un breton devrait faire c’est de marcher le long du canal de Nantes à Brest, je précise à pieds car en vélo c’est trop technique et de visiter nos enclos.. Pour Pont-Scorff et bien avez-vous descendu le Scorff en barque, c’est d’une beauté… Bonnes vacances à tous…

  2. En ce qui me concerne, j’aurais un peu la même réflexion qu’Hervé Hamon, chroniqueur du dimanche dans le Télégramme. En effet, il conviendrait, plus que jamais, de se poser la question du tourisme de masse. A condition, évidemment, de ne pas s’être interrogé sur ce sujet durant les « vacances obligées » par le Covid. On dirait que beaucoup, beaucoup trop de gens sans doute, n’ont pas d’autre priorité que celle de s’envoler vers des cieux lointains, pour s’y entasser, soit sur des plages « paradisiaques », soit dans des sites remarquables qu’ils contribuent à polluer allègrement, sinon à dégrader durablement, les rendant ainsi inaccessibles aux générations futures. Et dans le même temps, comme dit l’autre, on néglige ou l’on ignore des sites tout aussi remarquables près de chez soi et/ou en France. L’objectif pour certains est de « profiter au maximum » sans penser au lendemain. Or, les résultats de ce type de comportement deviennent de plus en plus difficilement acceptables écologiquement et humainement.

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