Les banquiers, nos grands amis pour la vie

Marianne dans son N° 1392 consacre une enquête détaillée sur ce que nous coûtent les banquiers. “Nos impôts fiancent leurs erreurs, les clients paient leurs frais, ils amplifient les inégalités… Depuis 2008, les pratiques bancaires n’ont pas changé”.

Ont leur a donné pourtant un sacré coup de main pendant la crise. Aujourd’hui les banques annoncent, pour celles qui n’ont pas encore franchi le pas, de faire payer la gestion des comptes courants (la Société Générale et la BNP notamment). Après ce sera les carnets de chèques payants, la disparition progressive des agences (1) qui coûtent cher ainsi que celle de leurs conseillers dont les français apprécient parait-il les recommandations.

Ce qui peut étonner c’est que l’ État, ne bouge pas le petit doigt. Apparemment il ne voit rien, n’entend rien et ne fait rien…à part bien sûr apporter son aide en cas de besoins. Exemple: M. Kerviel ne pouvant régler les dommages et intérêts qu’il devait soi-disant à la Société Générale (4,3 milliards d’euros quand même !), c’est l’ État, donc nous, qui avons accordé un crédit d’impôt de 1,7 milliard d’euros à la banque. Ce crédit a aussitôt été versé sous la forme de dividendes aux actionnaires au titre de l’exercice 2008 ! On dit merci qui ?

L’impassibilité de l’ État n’a rien de surprenant quand on sait l’extrême porosité des cloisons qui séparent le monde des affaires de celui de la politique. Les énarques et inspecteurs des impôts se croisent fréquemment pour passer d’un milieu à l’autre. Les exemples ne manquent pas. M. Macron en est l’illustration en tant qu’ancien de la banque Rothschild avec laquelle il a sûrement garder de bons contacts, et réciproquement.

Le Canard enchaîné du 11 novembre consacre lui aussi un petit article aux banquiers qu’il intitule fort opportunément “Les banquiers soutirent à bons comptes”. Je vous invite à lire cet article qui résume parfaitement la situation de monopole des banques, un État dans l’ État.

(1) La disparition des agences ne va pas seulement soulager la trésorerie des banques mais aussi ceux qui craignent pour leurs établissements des fois que le bas peuple, excédé par les injustices de toute nature, se mettait à tout casser dans les rues.

Photo : http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr/les-banquiers-tricheurs-par-culture-a113372104

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  1. Une très vieille dame se présente en panique dans une agence bancaire de l’ouest. Elle venait de perdre son mari et les frais d’obsèques avait mis son compte dans le rouge pour quelque 300 euros déclenchant automatiquement (sans un coup de fil d’un commercial) la spirale bien connue – dossier banque de France – mauvais payeur – etc. Entre temps ses enfants avaient régularisé cette dépense mais les courriers se croisaient. Cette vieille dame aurait pu être ma Maman ou la votre.
    Aujourd’hui nous sommes pris entre deux mâchoires infernales et inhumaines: la Guerre et la Finance. Pourtant il n’est pas loin le temps ou la France avait renfloué sans contreparties un système bancaire en faillite pour quelque 360 milliards d’euros, augmentant notre dette qui elle est mutualisée – électeur souviens toi.