Voilà un thème de réflexion, s’il en est un, qui devrait être traité avec le plus grand sérieux. Ne sommes-nous pas tous concernés par le sujet ? Pourtant les médias, notre principale source d’information, traite la question avec la plus grande désinvolture comme s’il s’agissait d’une banale nouvelle sans en mesurer l’impact sur notre moral déjà bien raplapla.
On vient donc de nous annoncer quelle recule. Elle n’est plus que de 79 ans pour les hommes et de 85 ans pour les femmes, ce qui est déjà pas mal ! Je tiens tout de suite à vous rassurer, le recul observé par l’INSEE ne serait que faible et passager. Il serait dû à des circonstances conjoncturelles exceptionnelles en 2015 (grippe en hiver et chaleur en été). Rien d’extraordinaire au final si ce n’est que le vaccin contre la grippe n’aurait pas eu son effet escompté pour cause de mutation de virus. Çà, c’est la version raccourcie des médias.
Si on les croit, tout devrait donc rentrer dans l’ordre rapidement malgré la pollution, la mal bouffe, la jeunesse qui s’alcoolise et fume des joints et les vieux qui se shootent aux médicaments. La notion d’espérance vie est, en réalité, très fluctuante et, comme pour le chômage dont on ne cite que les chiffres de la catégorie A alors qu’il existe 3 autres catégories, on ne parle pas des différentes espérances de vie.
L’INSEE en dénombre 3 : celle que je viens d’évoquer et à laquelle les médias semblent très attachés baptisée l’espérance de vie à tous les âges (elle est estimée à la naissance); l’espérance de vie à partir de 40 ans qui permet par exemple à une femme d’espérer vivre jusqu’à 86 ans parce qu’elle a “échappé aux risques de mourir entre 0 et 40 ans”; et l’espérance de vie en bonne santé, celle qui, lorsqu’on est âgé(e), permet de vivre sans être limité dans ses gestes, en l’absence de toutes incapacités physiques ou mentales.
Pour vous, je ne sais pas, mais pour moi c’est cette dernière espérance qui m’intéresse et celle qui devrait servir de référence. L’INSEE annonce qu’elle est de 62 ans pour les hommes et de 63 ans pour les femmes. On n’est plus du tout dans une plage aussi optimiste. Et ces chiffres sont en baisse depuis plusieurs années. Ce n’est donc pas sur l’espérance qui sert de référence aux médias qu’il faut se focaliser mais bien sur notre espérance de vie réelle, celle qui se base sur la bonne santé. Car c’est bien de vivre longtemps mais nettement mieux sans handicape même léger.
Pour rester optimiste, sachez qu’en 1900 notre pays comptait 100 centenaires et qu’en 2015 on en dénombrait 23.000. Souffraient-ils d’hypertension, de diabète, de cholestérol, d’arthrite ou d’arthrose, les statistiques ne nous le disent pas. Dommage ! Mais comme dit La Fontaine, plutôt souffrir que mourir …