La crise grecque : tous coupables !

crise en Grèce

Photo : http://www.atelier.net/

Au moment où la Grèce fait la une de tous les médias, il apparait nécessaire d’essayer d’y voir un peu plus clair dans les différents points de vue que l’on entend de-ci de-là.

En préambule, il est bon de rappeler que ce pays n’est pas entré dans la CEE sur un coup de tête ou un coup de dés. Son adhésion s’est effectuée par étapes successives du juillet 1961, date d’un accord d’association, au 1er janvier 1981, date de son entrée officielle à partir de laquelle elle a bénéficié d’une période transitoire de 5 ans pour adapter son économie aux règles communautaires. Il faut noter que peu de temps après son adhésion officielle, le nouveau gouvernement socialiste de Andreas Papandréou, opposé à l’entrée de son pays dans la CEE  et n’ayant pas réussi à remettre en cause les règles fondamentales des traités a obtenu, en compensation, des aides communautaires substantielles. Bien joué.

Les instances européennes qui ont donc eu tout loisir pendant de nombreuses années de vérifier la bonne santé des finances grecques avant d’accorder leur accréditation sont le premier coupable. Mais avaient-elles les moyens et souhaitaient-elles le faire ? Hubert Védrine ministre français des affaires étrangères affirmait : “Tous les membres du Conseil européen croyaient aux comptes fournis par la Grèce, ils n’avaient pas de raison d’en douter ou n’étaient pas mandatés pour savoir ce qu’il y avait dedans”. L’objectif n’était donc pas d’être suspicieux mais accueillant sans doute pour des raisons qui nous échappent à ce niveau.

Deuxième coupable : les états européens et plus précisément leurs dirigeants et conseillers qui savaient que la Grèce était le pays le plus pauvre des nations européennes (2% du PIB européen) mais, comme disait  Valéry Giscard d’Estaing “C’était bien vu d’admettre la Grèce, parce que c’était le berceau de la démocratie”. Etonnant de la part de hauts responsables n’est-ce pas ?

Troisième coupable : les gouvernants grecs qui n’ont pas oser prélever l’impôt (30 milliards), taxer l’église et les armateurs à la hauteur de leur richesse. Ils n’ont rien fait non plus contre la fraude fiscale estimée à 10 milliards d’euros chaque année. En outre ils se sont acoquinés avec les banques, Goldman Sachs notamment, pour contracter des emprunts douteux afin de réapprovisionner en catimini les caisses de l’Etat. Ces même gouvernants ont doté le pays d’un armement moderne (auquel la France a participé) au lieu de consacrer cet argent aux besoins immédiats des grecs.

Quatrième coupable : les banques justement qui dans le dos de l’Europe ont prêté de l’argent douteux à l’Etat grec.

Cinquième coupable : les Grecs eux-mêmes, plus roublards que les italiens, qui ont tiré sur la ficelle tant qu’elle ne cédait pas. On a remarqué qu’en Grèce les lecteurs de cartes bancaires étaient souvent en panne au moment de régler les additions !

Sixième coupable : la Banque Centrale Européenne (BCE) et le Fond Monétaire International (FMI) qui ont laissé filer l’endettement de la Grèce jusqu’à restructurer la dette et mettre une croix sur 107 milliards d’euros.

Comme on le voit après ce rapide tour d’horizon, les responsabilités sont partagées. On peut dire sans se tromper que la crise était inéluctable. Il s’agit maintenant de savoir comment “ils” vont s’en sortir. Tsipras, le premier ministre grec, en menaçant la CEE d’un référendum joue habilement. Si l’Europe souhaite conserver la Grèce en son sein, elle va devoir faire de nouvelles concessions (même après un NON) ou perdre les aides qu’elle a fournies par l’intermédiaire des états membres (la France a prêté 40 milliards d’euros). Les pontes européens ont beau affirmer en cœur que le peuple est souverain, ils craignent que la question du référendum soit mal posée et un NON qui va mettre tout le monde dans la crise. Verdict dimanche, mais on en est qu’au premier acte de cette tragédie grecque.

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  1. E si l’on parlait aussi d’économie locale, de ce qui se passe à Pont-Scorff ?
    En effet, plus de commentaires sur notre ville, plus d’analyses, plus de questionnements; plus d’alternatives?
    La démocratie ne semble pas se porter plus mal en Grèce qu’à Pont Scorff. Au moins, l’opposition s’y exprime.

    Je vous joins donc ici un commentaire sur l’actualité locale, sous forme d’un courrier adressé à Xavier PANIER, élu de l’opposition.

    « Bonjour Xavier,

    en découvrant le bulletin municipal de ce mois de Juillet, je me suis arrêté tout d’abord sur la couverture.
    En effet, de très nombreuses manifestations culturelles étant déplacées vers St URCHAUD, ceci ne peut que contribuer au déclin de la fréquentation des pingouins sur la place du village, qui, avis partagés de commerçants, n’a pas été excellente en matière de fréquentation touristique l’été dernier.
    Alors que l’économie locale est aujourd’hui concentrée sur les commerces de bouches au nombre de 10 (pour 3500 habitants!), lié à un tourisme artisanal qui n’attire plus autant qu’avant (absence d’activités attractives, signalétiques inorganisée, pas de circuit, non adéquation des ouvertures et du passage des touristes), la seule activité qu peut encore attirer la clientèle vers le cœur, reste les évènements organisés par les forces vives de Pont-Scorff.
    Si d’aventure, ces évènements sont concentrés aujourd’hui à St Urchaud, les conséquences seront inévitables pour les commerces de bouche qui pâtissent déjà à Pont-Scorff d’une forte concurrence et de la conjoncture (-30 à + 5% source revue CHR).

    ll me semble que l’image d’un manchot seul sur sa banque eut été bien plus de mise, en conservant le thème de l’exposition photographique du moment.

    Cour des métiers d’Arts.
    la collectivité dont l’opposition, a approuvé la transformation de l’aide exceptionnelle accordée à la cour fin 2014 en subvention lors de son conseil de Janvier 2015. Des difficultés sont évoquées. Mais quid des engagements de cette association pour trouver une nouvelle autonomie qui n’impose pas une nouvelle aide l’année prochaine. Je n’oublie pas le caractère paramunicipal de cette association et sa gestion de fait par les élus locaux au commande de son bureau, y compris du groupe d’opposition « Pont-Scorff un nouvel art de vivre ».
    A noter que l’un de ses membres présent dans ce bureau n’a toujours pas respecté la règle de retrait fixée par le groupe avant les élections dans ce type de situation (voir projet du groupe).

    Demande de participation financière pour les TAP
    Les parents qui travaillent ont été contraints de se soumettre à cette organisation scolaire dont curieusement personne ne semble souhaiter aujourd’hui une évaluation nationale de l’impact attendu sur le comportement des enfants, les résultats..;
    A Pont-Scorff, Il est demandé aujourd’hui aux parents de payer ce service obligatoire alors que l’école privée n’a pas été contrainte d’appliquer cette organisation!!!!
    Personnellement, la demande de participation aux parents qui peut s’apparenter à un impôt direct pour un service imposé par l’état et la collectivité aux seules écoles publiques me parait inacceptable, qu’elle qu’en soit les modalités de participation. En France, ne pas augmenter les impôts est politiquement correct. Pourtant, au nom de la raison économique, on fait payer les services. Mais… elle est ou la différence?

    Par ailleurs, deux questions s’imposent: Quelle a été la concertation en amont de cette décision sachant que la FCPE nationale y est farouchement opposée?
    Quelle réflexion a été partagée en commission municipale des affaires scolaires?

    J’espère seulement que le groupe Pont-Scorff 2014 n’ a pas voté une telle délibération contraire au bon sens et à l’équité. Sauf à inciter les parents du public à s’orienter vers l’école privée!! et donc… condamner le libre arbitre, le
    «facultas voluntatis et rationis» d’un Saint Thomas d’Aquin.

    D’autres décisions municipales abordées dans le bulletin municipal laissent pantois sur l’absence de vote contraire du groupe Pont-Scorff 2014.qui semble avoir perdu son âme.
    Etre dans l’opposition, s’est savoir affirmer ses différences, savoir dire non.

    D’autres choix sont possibles à Pont-Scorff à commencer en matière d’économie locale, domaine d’abandon évident de la collectivité à l’image de ses vitrines du centre.
    A ce sujet: Qu’en est-il de ce magistral projet de maison médical en centre ville, fleuron de la politique économique des plaquettes de campagne du Maire réélu. Abandonné par la société porteuse du projet, repris par la ville avec un accompagnement d’une société dans laquelle la collectivité est nouvellement actionnaire (vote favorable de l’ensemble du Conseil municipal), ou en est ce projet que Pont-Scorff 2014 condamnait, non dans son intérêt, mais tel qu’il était annoncé et tel qu’il est construit.

    Quelques aspects positifs dans tout cela: le nouveau site de la ville est plus clair, plus agréable, plus intuitif. Par ailleurs, la ville est plus fleurie, plus avenante, plus agréable sur ces principaux axes…Et de vivre aujourd’hui éloigné du centre, je n’oublie pas que les pavés toujours aussi bruyants!!!.

    Didier LE PRIOL

  2. …pour resume, l’OXYdental et sa sainte trinite : travail, marchandise, argent pour le Dieu Progres

    un cervo-lent !

  3. l’homo economicus en action
    des chiffres, encore des chiffres !

    « nous sommes le peuple de la marchandise » dixit davi kopenawa, un indien yanomami