La Culture en friche

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Photo : http://www.lalsace.fr/actualite/2017/03/07/pharrell-williams-fait-officier-de-l-ordre-des-arts-et-des-lettres

Pendant que le gouvernement en toute discrétion prépare ses cartons pour faire place nette à la future équipe qui dirigera le pays dans quelques semaines et alors que les ténors socialistes s’interrogent sur l’opportunité de se rallier au panache blanc de l’ex banquier Emmanuel Macron, il est réconfortant de constater qu’il y a encore des membres du gouvernement qui, indifférents à la fin du quinquennat, se consacrent corps et âme à l’exécution de leurs missions.

C’est à deux Secrétaires d’État que je fais allusion. Madame Juliette Méadel (Aide aux victimes) et madame Audrey Azoulay (Culture) dont les noms ne vous disent peut-être pas grand chose. Il est vrai que ces femmes sont depuis peu aux responsabilités et donc peu connues. Bien que la première fréquente beaucoup les médias en ce moment, c’est à la seconde que je vais brièvement m’intéresser car elle a fait montre le 7 mars 2017 d’une initiative qui force le respect.

Prenant son rôle très au sérieux, cette dame honorait dans les luxueux palais de la République un grand chanteur américain répondant au nom de Pharrell Williams. Vous connaissez ? Rien à voir avec les poires du même nom. Il s’agit du « célèbre » interprète de la chanson ”Happy” qui, pour l’ensemble de son œuvre et aussi pour son soutien après les attentats de Paris, recevait la plus haute distinction que la ministre pouvait lui attribuer : Officier de l’Ordre des arts et des lettres. Je précise pour celles et ceux qui l’ignoreraient que cette distinction récompense « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde ». Rien que çà !

Alors là, je dis chapeau mon gars ! (chapeau qu’il porte ordinairement et que pour la circonstance on lui a demandé d’ôter). La sous-ministre s’est fendue d’un long discours avant que le récipiendaire ne lui réponde en balbutiant quelques mots de remerciement. Un grand moment surréaliste qui laisse pantois. J’invite madame Azoulay à méditer la phrase de Gustave Courbet : “L’État est incompétent en matière d’art”. Si la ministre avait fait sienne cette citation il est probable que la cérémonie, pour ma part sans réelle utilité si ce n’est dépenser les crédits du ministère, n’aurait pas eu lieu et, personne ne s’en serait plaint. Voir la vidéo ci-après extraite de l’émission Quotidien sur TMC. Vous noterez en toute fin du reportage avec quel mépris le ridicule et l’insignifiant d’un défilé de mode piétinent les tables du Savoir à la bibliothèque de France. Affligeant !

 

A l’attention de celles et ceux qui seraient passionné(e)s par le sujet voici :

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Un commentaire

  1. L’art est dans nos sociétés un marqueur dépourvu de signification philosophique, depuis longtemps la seule recherche du beau, selon la définition des grecs est oubliée. De nos jours, l’individualisation forcenée, pousse certains à se baptiser créateur. Pour moi, lorsque je regarde un « Mondrian » je suis heureux, un « Magritte » je m’interroge et la fontaine de « Duchamp » m’attriste. Mais, qu’elle est la définition actuelle de l’art ? Est-ce devenu un moyen comme un autre de gagner sa vie ou est-ce toujours un concept fondamentalement humain selon l’idée que l’homme décore sa niche.

    Donc, attendons l’œuvre majeure, la pierre manquante de cet espace incommode, dangereux, couteux, inutile, bruyant et je dirais même très bruyant, mais le bruit c’est aussi de l’art en l’absence de définition. Bref, pour cette fontaine, je plaide pour une participation massive de la population pour son choix qui devrait faire l’objet d’un appel d’offre, je présume.

    https://www.biographie-peintre-analyse.com/2013/05/12/marcel-duchamp-fontaine-1917-1964-analyse-d-oeuvre

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