La médecine et les morts du Covid

Les médias sont peu diserts sur le sort réservé à nos compatriotes décédés du Covid. Normal, dans nos sociétés occidentales la mort, même en temps ordinaire, n’est pas un sujet porteur. Imaginez qu’en plus, à l’heure du 20 heures – que beaucoup de Français regardent encore – un reportage détaillé montre le dernier parcours d’une personne depuis sa chambre où elle vient de rendre l’âme jusqu’à sa mise en bière en passant par le stockage du corps en chambre froide. Inimaginable ! Vous ne verrez donc à la télévision que des images diffusables présentant les malades sous respirateur artificiel et quelques patients alités sur roulettes entrer dans les hôpitaux.

Alors, si vous souhaitez savoir ce qui se passe derrière ce voile pudique jeté par de nombreux médias, il va falloir que vous soyez concerné de près par la mort d’un proche ou que quelqu’un qui a vécu cette épreuve vous en parle.

C’est le cas de Stéphanie Bataille qui a perdu son père, mort du Covid à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris en janvier dernier après y être entré en bonne santé pour une banale opération cardiaque. Son récit est glaçant et scandaleux. Je vous le présente plus bas sous la forme d’une vidéo prise sur le site de RMC et aussi sous la forme d’un fichier audio au cas où le lien de la vidéo disparaîtrait.

Dans l’éventualité où vous souhaiteriez vous affranchir de la lecture peu engageante de la vidéo, ce que je peux comprendre, je résume ci-après les grandes lignes de son témoignage et les enseignements que l’on peut en tirer.

  • Vous pouvez entrer en bonne santé (qui plus est, testé négatif) dans un hôpital pour un acte banal et ressortir avec le Covid… les pieds devant !
  • Parmi le personnel hospitalier se trouvent des personnes non vaccinées, malades et même testées positives au Covid (ceci explique cela) qui, pour des raisons choquantes (que l’on peut deviner) continuent d’officier ! Vous qui êtes là pour voir un proche, même si vous êtes testé négatif, vous n’avez rien a y faire. Note personnel : mon frère est actuellement hospitalisé (pas au CHBS de Lorient) pour un problème d’anévrisme. Mes neveu et nièces qui attendaient le médecin pour plus d’informations sur son problème se sont vus chassés de la salle d’attente et invités à patienter… dehors !
  • Une fois dans les lieux, finis les contacts avec l’extérieur. Le patient se voit appliquer des protocoles stricts qui laissent peu de place à l’empathie. Que vous soyez atteint du Covid où que vous soyez là pour une autre raison, vous êtes désormais à l’isolement complet.
  • Il est très difficile d’avoir des renseignements sur le malade, voire impossible ! Si sa situation se complique et ses chances de survie s’amenuisent, on vous apprend qu’ « il ne sera visible qu’au dernier(s) moment(s)« .
  • Un malade du Covid est un pestiféré qui ne mérite aucune considération particulière excepté des soins dans la mesure où le personnel médical est disponible et peut les lui prodiguer.
  • Si le malade décède, il faut s’en débarrasser au plus vite. Vous n’assisterez pas à la mise en bière. Il sera mis dans « un sac poubelle »  plus élégamment dénommé une housse mortuaire. Je ne pensais pas que l’on puisse montrer autant d’indignité à l’égard d’un être humain. On a, par le passé, évoqué le traitement révoltant des cadavres de personnes ayant fait don de leur corps à la science à l’université de médecine Paris-Descartes.  Confrontés à de nombreux excès pendant leurs formations, il semblerait que certains praticiens aient perdu bon nombre de leurs repères sociétaux.
  • L’emballage du défunt est identifié par une étiquette Covid portant un code barre. N’ayant pas assisté à la mise en bière vous ne saurez donc pas si c’est bien aux obsèques de votre proche que vous allez assister.

Si l’on admet volontiers qu’un certain nombre de précautions soient appliquées dans le cadre de la pandémie, si l’on admet aussi que le personnel hospitalier, en sous effectif, puisse ressentir fatigue et énervement, il est cependant inacceptable que les corps des défunts ne soient pas présentés aux familles dans un lieu isolé, protégé et réservé à cet effet; pas plus qu’il est admissible de traiter les proches sans un minimum de compassion et d’humanité.

Ce manque de considération des défunts et de leurs proches a conduit madame Bataille a ouvrir une pétition sur le site change.org. Vous pouvez lui apporter votre soutien dans cette démarche en cliquant ICI. Son témoignage est sur la vidéo ci-dessous (n’oubliez pas d’activer le son).

Information complémentaire, le quotidien Ouest-France du 18 février 2021 a consacré sa « dernière » page au témoignage de madame Bataille.

Son interview dans l’éventualité où le lien de RMC ne serait plus accessible.

Photos : change.org (Copie de sa pétition) – Internet – Hug.ch – Vidéo : RMC

image_pdfimage_print
N'hésitez pas à partager cet article

Un commentaire

  1. Il en va des pandémies comme pour les guerres, elles finissent par s’arrêter, espérons que celle-ci suivra le même chemin. Pour ceux qui souffrent dont les plus jeunes, pensez à vos aïeux qui vécurent les chaos de 1870, 1914 et 1939. Je pense souvent à ma maman, 11 ans en 1939 elle passa une partie de la guerre avec sa maman dans sa maison occupée par les Allemands, d’ailleurs dès qu’ils arrivèrent à Pont-Scorff ils récupérèrent les armes et les matelas. Nous sommes loin de ce chaos, alors protégez vous et faites brûler des cierges à Notre Dame des bonnes Nouvelles..

    http://www.profession-gendarme.com/covid-19-point-de-situation-du-samedi-27-fevrier-2021-0h00-gmt/

Les commentaires sont fermés.