Comme vous, probablement, je m’interroge en permanence chaque jour sur la véracité des propos qui me parviennent des différents médias. Médecins, professeurs, virologues, épidémiologistes, infectiologues, urgentistes, chefs de service, présidents d’associations, journalistes, économistes… jamais autant de spécialistes se sont exprimés sur le sujet. Qui dit vrai ? Sans doute un peu tout le monde mais bien malin celui qui a raison tant les analyses, avis, suppositions et points de vue divergent parfois.
Depuis le début de la pandémie (janvier 2020 ?) je collecte une quantité importante de témoignages, articles, vidéos, débats, pour l’immédiat (et le futur quand on aura assez de recul), et, je vous l’avoue, j’ai beaucoup de difficultés à y voir clair.
Dans ce billet concernant les masques – sujet central avec le confinement, la chloroquine, les traitements et les tests – et sur lequel, pour la x-ième fois, je remets l’ouvrage sur le métier, j’ai décidé d’en changer la présentation en remplaçant cette fois ma prose par un jeu de questions-réponses concises ce qui va me dispenser de respecter une chronologie difficile à établir (podcasts sans date) et surtout me permettre d’aller directement à l’information, c’est à dire à ce que vous attendez principalement.
1ère question : on parle de différents types de masques. Lequel faut-il utiliser ?
- Il n’y en a qu’un qui protège efficacement dans les deux sens (il retient à la fois les postillons en évitant de les projeter sur votre interlocuteur et fait obstacle par un filtre spécial aux virus et bactéries susceptibles de vous infecter). Il est utilisé par les chirurgiens et les personnels de santé et répond à l’appellation FFP2. Pour être complet sur les masques FFP sachez qu’Il existe aussi des masques FFP1 et FFP3. C’est leur pouvoir filtrant qui les distingue. Le FFP1 filtre à 80% le FFP2 à 94% et FFP3 à 99%. Ce dernier est utilisé principalement pour se protéger des particules d’amiante.
- Le masque dit « chirurgical » ou » anti-projections » ou « anti-grippe » ou encore « altruiste » (utilisé par les chirurgiens pour protéger le malade lors des opérations) est celui que tout le monde réclame. Il est réputé être efficace dans la protection des autres car il empêche vos postillons d’atteindre vos interlocuteurs. On peut supposer, quand vous le portez, qu’il arrête aussi les postillons extérieurs. Dans ce sens de contagion, il est réputé moins efficace que le FFP2 comme l’affirme l’OMS qui ne lui reconnait même qu’une protection à sens unique. Par ailleurs il demande beaucoup de précautions de manipulations et présente une durée de vie très limitée.
Le site « Sante.gouv » propose une fiche sur ces 2 masques, les seuls apparemment offrant une réelle protection à ses yeux. Elle est accessible ici.
Pour avoir une vue d’ensemble sur tous les masques, le Parisien a proposé dans ces colonnes, il y a quelque temps, une planche que je reproduis ci-dessous. Vous remarquerez que le masque en tissu semble n’avoir qu’un effet rassurant. Quant à l’écharpe…. (cliquez sur les 3 photos pour les agrandir)
Pour en savoir encore plus sur les masques, cliquez ici.
2ème question : quel masque sera préconisé à la sortie du confinement le 11 mai ?
- Depuis le 13 avril 2020 on parle d’un nouveau type de masque dit « Grand public ». Selon le Président Macron (allocution du 13 avril 2020) ils seraient à confectionner chez soi en tissus ou papier. Donc gratuits.
- Comme une cinquantaine d’entreprises du textile travaillent actuellement sur des prototypes, il est plus probable que nous opterons pour ces nouveaux masques dont certains sont annoncés plus performants que les artisanaux, notamment grâce à un filtre qui pourrait séparer deux épaisseurs de tissus. D’après la DGE (Direction Générale des Entreprises) 11 millions de masques ont été déjà produits entre le 30 mars et le 12 avril. Rien ne dit pour l’instant s’ils seront gratuits.
3ème question : pourquoi les autorités ont-elles déconseillé les masques en début de crise ?
- A l’exception des masques FFP2 protégeant à la fois le porteur et son entourage (comme nous l’avons vu plus haut) les autres masques dits « chirurgicaux » dont elles disposaient ne protégeaient que le porteur. Il aurait donc fallu que tout le monde en portât; or peu de personnes étaient touchées (voir question suivante), et surtout…
- Les stocks étaient insuffisants !
4ème question : pourquoi les masques qui sont en train d’arriver ont-ils mis autant de temps à être distribués ?
- Apparemment on en avait un peu et on a eu le tort d’en donné à la Chine quand nous étions peu touchés (1 décès et 12 cas diagnostiqués mi-février). 17 tonnes de matériels médicaux sont parties le 19 février 2020 vers l’Empire du soleil levant, dont une certaine quantité de masques non connue.
- Des commandes auraient été passées mais avant finalisation et passation elles ont été soumises à un parcours administratif réputé pour son extrême lenteur (appels d’offres, études, comparaison, vérification des dotations, accords hiérarchiques, signatures des autorités…). En espérant que nos responsables égarés par les évènements n’aient pas passé commande à l’Inde (voir la courte vidéo ci-après) !
Résultat : selon Jean-Yves Le Drian notre sémillant ministre des affaires étrangères (mon aîné de 6 mois, âgé donc de plus 70 ans 🙂 ) – et qui risque par conséquent d’être obligé de rester confiné à Paris dès le 11 mai – les premières commandes ne seraient pas attendues avant la fin juin ! Le déconfinement sera peut-être déjà bien avancé. Et les gens auront acheté des masques « Grand public ». On ne rit pas !
- Des livraisons auraient été détournées par nos amis américains sur les tarmacs chinois. Comme pour les enchères, les lots partent au plus offrant.
- Des livraisons commandées par la région Bourgogne-Franche-Comté et le département des Bouches-du-Rhône dès leur arrivée à l’aéroport de Bâle-Mulhouse ont été réquisitionnées (pour le Grand- Est) par la préfète de région. La dame aurait ramassé un savon selon son ministre de tutelle Castaner qui l’aurait malgré tout… couverte (Canard du 15/04/20).
- Selon un médecin interviewé sur « Morandini Live » le 15 avril 2020 des stocks de masques auraient été « gélés » dès le début de la pandémie… et le seraient encore.
5ème question : puis-je me procurer des masques en pharmacie ?
NON ! j’ai appelé le 17 avril les pharmacies locales pour leur demander si elles délivraient des masques dits chirurgicaux au grand public. Réponse unanime des quatre officines contactées : « on dispose de masques mais nous devons les réserver aux personnels soignants« . Quelques précisions m’ont été données. « Ils » attendraient un décret des pharmaciens, un feu vert en quelque sorte, pour libérer leur stock. Autre info, « ils » attendraient aussi l’arrivée de masques en tissu à la fin avril. Ceux-ci seront certainement payants.
6ème question : pourquoi les asiatiques et particulièrement les japonais portent-ils systématiquement des masques ?
Ils ont été marqués par la pandémie de la grippe espagnole entre 1918 et 1919. Virulente et très contagieuse, cette grippe a fauché près de 400.000 personnes dans l’archipel japonais. Çà marque les esprits ! Par ailleurs, les masques les protègent aussi de la pollution des grandes villes.
7ème et dernière question : comment se fait-il que malgré les différents scenarii envisagés de pandémies, et les mesures adoptées pour y faire face, les Français se sont trouvés démunis ?
C’est sous la présidence Hollande que la décision a été prise d’abandonner l’acquisition des masques chirurgicaux – pour économiser 110 millions d’euros – et de confier cette démarche aux entreprises privées. Voici ce que disait Europe N° 1 le 20 mars 2020 :
« En 2012, François Hollande s’installe à l’Élysée. Marisol Touraine est nommée à la Santé. Et en 2013, le 16 mai exactement, le Secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale change la doctrine pour la protection des travailleurs. Tout bascule à ce moment là.
Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault décide alors que l’ État ne s’occupera plus que des masques FFP2 pour les professionnels hospitaliers, et qu’il abandonnera la gestion des autres masques chirurgicaux aux employeurs des autres professions en contact avec le public. C’est ce qui est écrit dans un rapport du sénateur Francis Delatre. Au fil des années, le stock stratégique a été utilisé sans avoir été renouvelé. C’est ce qui explique le manque cruel de masques et la panique politique. »
Pour conclure, voici quelques explications complémentaires (utiles ?) apportées par la chaîne LCI puis par l’OMS.
Et, pour ajouter à la confusion, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il n’y aurait aucune preuve de l’efficacité des masques. On se demande bien pourquoi les asiatiques et les soignants en portent et pourquoi tout le monde en réclame ! Déjà, si ça rassure, pourquoi s’en priver ! Et, qui dit vrai dans tout ça ?
Si l’organisation du dé-confinement est à l’image de l’acquisition et de l’utilisation des masques, on a encore du souci à se faire !?!
Photo : Internet (auteur inconnu).
Si vous permettez, j’en rajoute une couche. J’ai fait un calcul qui j’espère est aussi près que possible de la réalité. Si l’on supprime juste 50% des députés, des secrétaires d’état, des ministres, des sénateurs et des fonctionnaires qui leurs sont attachés, du fonctionnement de ces trois mangeuses d’impôts : assemblée nationale, sénat, et le palais de l’Elisée, l’état pourrait augmenter de 80 euros de plus par mois aux 540 000 retraités qui ne gagnent que le minimum vieillesse. Ils percevraient ainsi 1000 euros. Rêver que de 50% ,on en supprime 60%. Si l’on fait la comparaison avec les U.S.A., nous n’aurions besoin que de 30%, soit 167 députés !
Il est plus que temps de virer tous ceux qui n’ont fait de leur vie que de la politique. L’idée de ne faire que 2 mandats étaient excellente. Il suffit de constater que lorsqu’il s’agit de leur bien situation, à quelle vitesse ces élus du peuple font passer les lois pour eux, il faudrait qu’ils aient le même souci pour faire passer une loi, imposable en 2022, pour tous les députés qui ont déjà effectué 2 mandatures de ne plus pouvoir se représenter. Imaginer le « bordel », les hurlements que cela ferait! Je ne sais pas si ce ne serait pas pire que les gilets jaunes.
Il y a quelques années, après avoir constaté combien était payé un député ou un sénateur, j’ai jeté ‘un œil » vers eux et je suis allé assister à un débat entre sénateurs. J’ai été amusé de voir combien la salle s’enflammait pour pratiquement en venir aux mains. En même temps, les deux supposés antagonistes politiques gardaient un calme olympien. Leur bavardage terminé, la salle se vide et je reste dehors pour tenter d’écouter ce que ces deux personnages allaient se dire avant de partir. Je vous cite leurs échanges : » Tu as vu combien c’était animé ce soir! – oui, c’était mieux qu’hier et pour demain, cela devrait être aussi animé que ce soir. Bon, je te laisse, bonne soirée et à demain. » Il ne se sont pas fait la bise, mais c’est tout comme. En fait ce n’est pas les idées qui comptent, celui qui gagne c’est uniquement celui qui a le mieux réussi à manipuler le QI des citoyens. Je n’ai pas poursuivi ma quête vers la politique, je pense être trop honnête pour cela.
Pour conclure, attendez la curée entre les partis politiques et les politiques eux-mêmes qui va venir dès que le déconfinement sera bien lancé. Des masques pour la population, ils s’en moqueront totalement. Je n’attends rien d’eux.
S’il est vrai que la polémique et la politique sont des « sports » très courus dans notre beau pays, je note cependant avec intérêt en lisant le dernier numéro de Marianne, repris plus haut dans la 7e question et qui rappelle les responsabilités de certains politiques qui se sont montrés pour le moins négligents et de ces technocrates envahissants qui ont appliqué de façon dogmatique dix ans d’austérité dans les hôpitaux particulièrement, mais également dans toute la sphère publique, avec cette « fameuse logique entrepreneuriale ». Il y a eu un continuum sous différents présidents, ce sont des tendances lourdes dont l’épidémie révèle les faiblesses. Dénoncer ces incompétences et insuffisances ne ramènera certes pas les morts, mais si cela contribue à un réel changement par l’éviction de tous ces malfaisants, ce serait déjà pas mal pour repartir du bon pied. Il n’est pas faux non plus d’en attribuer une part aux citoyens qui ont cautionner ces politiques dévastatrices en reconduisant régulièrement les mêmes responsables aux manettes. Mais ils en subissent, plus nombreux, les conséquences.
Ca fait du bien comme on le dit de se laisser aller à une saine colère.
Nous sommes responsables de cette polémique ou mieux de notre manque de lucidité. Nous sommes totalement dans l’attente des décisions des politiques. Nous ne sommes que des guignoles incapable de prendre une décision par nous-même. Prenons tout simplement la météo. Si elle se trompe d’une heure, le citoyen crie au scandale. Il y a quelques années, un agriculteur avait déposé plainte contre le service de la météo parce qu’il n’avait pas été capable de prévoir à une heure précise que la grêle pouvait tomber.
Alors pour moi, cette polémique savamment entretenue par les politiciens de tout bord ou même des supposés spécialistes en médecine et surtout orchestrée par les médias, je vous laisse imaginer lesquels, cette polémique dis-je n’est que le résultat d’une France dont les citoyens sont incapables de décisions par eux-mêmes.
Je suis confiné comme tous et je me suis mis à imaginer comment construire par moi-même un masque. Aidé de mon épouse, nous en avons faits pour nous-même et pour nos enfants. Ils sont tout à fait équivalents à un masque grand public.
Ce que nous avons fait tout le monde peut le faire.
Maintenant nous nous plaignons comme d’habitude comme les petits moutons bêlent après leur mère, nous râlons comme des irresponsables. Nous attendons beaucoup trop des politiques pour lesquels nous ne sommes que des pourvoyeurs d’une économie qui leur permet de vivre largement.
Je termine en saluant, chapeau bas, tous ces personnels hospitaliers ou personnels équivalents qui acceptent le risque d’être non seulement contaminés mais aussi aller jusqu’à donner de leur vie. Rien qu’avec ces personnes, comme exemple, nous devrions nous botter les fesses et être capables de nous responsabiliser par nous-mêmes.