Le Télégramme de Brest s’attaque aux fausses nouvelles

Oyez, Oyez braves gens, Le Télégramme de Brest a annoncé, le 7 mars 2022, son intention de s’attaquer aux infox (fausses nouvelles). L’élection « bidonnée » de Donald Trump en novembre 2016 serait à l’origine de cette prise de décision originale. En effet, lors de cette élection, selon Wikipédia qui confirme l’info, des accusations d’ingérences russes dans l’élection présidentielle auraient circulé. L’encyclopédie libre écrit : « La communauté du renseignement des États-Unis a rendu publics ses soupçons d’une ingérence de la Russie dans les élections américaines de 2016 dès , avant le vote des citoyens américains qui s’est déroulé en . Vous avez sans doute remarqué que Wikipédia parle d’accusations d’ingérences non démontrées et de soupçons sur la base desquels, à mon humble avis, on ne peut condamner, qui plus est, informer sur des rumeurs ! Des preuves ? Il n’y en a pas ! La justification, si l’on s’attarde sur l’explication fournie, a, et on ne rit pas, tout de l’apparence d’une Fake news qui servirait de prétexte à une élection dont l’issue n’a pas été celle attendue par les médias… et la Démocratie américaine. Alors, il fallait bien trouver un bouc émissaire et la Russie, l’ennemi de longue date, avait le profil idéal. Le prétexte, une infox, il faut en convenir, est pour le moins maladroit, peu crédible et cocasse. 🙂

De son côté Le Monde, tout aussi convaincu de l’implication Russe, et se basant sur une suggestion de Donald Trump, affirme dans son édition du 30 mai 2019, « le président américain a semblé reconnaître que la Russie l’avait « aidé » à être élu à la Maison Blanche, tout en martelant n’avoir aucunement été impliqué ». Tout cela fait beaucoup de conditionnel et de on-dit pour servir de raisonnement à un changement de politique informative. Ne trouvez-vous pas ?

Qu’importe, le postulat du mensonge adopté, et le risque d’une information manipulée étant réel, il devenait nécessaire de veiller à ce qu’une information soit fiable, et s’attaquer sans plus attendre à la désinformation qui « serait une menace pour la démocratie  » . Rien que ça ! la presse vêtue de probité candide et de lin blanc ! Déguisée en beau chevalier elle part à la guerre et décide de mettre tout en œuvre afin de déjouer l’ennemi : la désinformation. On ne plaisante pas, c’est très sérieux. La profession de foi est sans ambiguïté et peut se traduire par : « Mesdames et messieurs, dorénavant nous saurons vous aider à distinguer le vrai du faux ! La vérité sera de notre côté et toute information non avalisée par notre groupe de censeurs (289 titres de presse et 9.500 journalistes) vous sera signalée car… la vérification des faits est une des règles de base de notre profession ». Personnellement je n’ai jamais douté qu’il pouvait en être autrement. Mais maintenant c’est dit. On est obligé d’y croire.

Mais comment vont-ils s’y prendre ces journalistes animés par un souci permanent de vérité ? Tout simplement, en puisant leurs sources, les yeux fermés, là où aucun doute ne plane sur l’origine des informations, j’ai nommé les agences internationales comme l’Agence FrancePresse, Associated Press, Reuters, United Press International – ou auprès d’agences dites agréées. Ces agences ont pour métier de surveiller en permanence le flot continu d’informations de toute nature et y puiser, en toute indépendance (et en toute objectivité ?), celles qui méritent d’être portées à la connaissance du public. Sans à priori bien sûr, sans parti pris, sans aucune volonté de rassurer ou d’inciter, sans intérêts… Hum… Et parviendront-ils à séparer le bon grain de l’ivraie sachant que 29.000 Gigaoctets d’informations sont publiées chaque seconde dans le monde ?

A ce stade de la discussion il serait bon, ne le pensez-vous pas, d’apporter une définition à la « désinformation » (grâce à laquelle, nous savons maintenant qu’il existe une information de confiance). Là non plus, il n’est pas nécessaire de chercher longtemps ceux envers lesquels il faut faire montre de méfiance. Je me contenterai de les désigner pour mémoire, la plupart d’entre eux étant déjà connus et cibles du « Fact checking » comme disent les journalistes amoureux de la langue anglaise. Vous préfèreriez sans doute comme moi l’expression « Vérifications des faits » bien plus agréable à l’oreille. Mais, parait-il, l’anglais est à la mode et il faut vivre avec son temps. 🙂

Au premier rang des « désinformateurs » (néologisme) on trouve les anti-doxa, plus communément appelés « complotistes » parfois « conspirationnistes ». Il y en a partout et à en croire William Audureau (journaliste au Monde) : « Ils ont toute une variété d’expression pour se qualifier : les questionnistes, les dubitatifs, les éveillés, les chercheurs de vérité, les lanceurs d’alerte, les résistants. Il y en a une dizaine, une quinzaine qui leur permettent de se donner le beau rôle ». A priori donc des illuminés dont il faut grandement se méfier. Des incrédules, empêcheurs d’informer tranquillement. Pourtant selon le proverbe : « Qui sait le plus, doute le plus ». Les journalistes nous prendraient-ils pour des incultes ? Autres désinformateurs, les sites anti-doxa voire déstabilisateurs, genre RT France (censuré depuis la guerre en Ukraine), La cause du peuple, Nouveau monde, Stop mensonge, Le grand changement et j’en passe. Les réseaux sociaux sont aussi dans le collimateur de la bienpensance. Un vrai déversoir à insanités selon certains car des gens s’expriment sans retenue et surtout sans savoir. Alors me direz-vous, parmi tous ces parias il y en a-t-il quelques-uns qui peuvent dire la vérité ? Très sincèrement je pense que oui. Mais cela n’engage que moi et nécessite peut-être vérification et recoupement. Si la traque aux fausses nouvelles fait partie de vos préoccupations voici un site qui devrait répondre à vos attentes. Et une adresse qui vous propose une attitude à adopter.

Alors à qui faire confiance sachant que comme disait Marc Twain : « Si vous ne lisez pas les journaux, vous n’êtes pas informé, si vous en lisez, vous êtes désinformé ». Je crois que la réponse vient naturellement. L’origine de l’information peut être critiquable par les uns ou par les autres, ce qui compte c’est que nous fassions preuve de discernement lorsque nous l’exploitons. La démarche du Télégramme de Brest est on ne peut plus louable si la vérité et l’impartialité sont des préoccupations constantes dans leurs rédactions. Ce comportement nous aidera à voir plus clair. Pour ma part, l’information restant critiquable, je fais davantage confiance au journalisme d’investigations et particulièrement aux journalistes qui privilégient et consacrent le temps nécessaire pour approcher au plus près la vérité. Au fait, savez-vous comment dit-on vérité en russe ? Pravda !  Amusant non ? 🙂

Chaque jour sur les antennes les journalistes économiques se succèdent pour nous parler du pouvoir d’achat et de l’inflation. Les gens peu férus d’économie prennent comptant leurs chiffres sortis on ne sait d’où. Pour vous montrer que le doute devrait être aussi de mise dans ce domaine, je vous invite à lire l’excellent ouvrage de Myret Zaki « Désinformation économique«  qui montre comment « la désinformation embellit les faits ». « Après l’avoir lu, vous ne prendrez plus les statistiques officielles ou les concepts à la mode pour acquis ».

Vérités ou Mensonges ? « Rien n’est n’y tout noir ni tout blanc, c’est le gris qui gagne… » (Philippe Claudel). N’y aurait-il pas une place pour les vérités à prouver et les fausses nouvelles qui occultent les vraies ? A vous de juger…

Photos : https://www.letelegramme.fr/debats/a-nos-lecteurs-la-presse-francaise-se-mobilise-contre-la-desinformation-07-03-2022-12935052.php – https://www.gouvernement.fr/fausses-nouvelles-guide-des-questions-a-se-poser-face-a-une-information – https://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_France-Presse – https://www.intermarche.com/produit/le-telegramme-de-brest – https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Le_Monde – https://www.decitre.fr/livres/desinformation-economique-9782828914493.html

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2 commentaires

  1. En temps de guerre comme actuellement, les médias diffusent 10 % d’informations et 90 % de propagande, comme cette triste histoire de la maternité de Marioupol, que s’est-il réellement passé ? « Les guerres possèdent toujours des causes cachées », merci Talleyrand . Alors l’information ci-dessous : réelle ou infox…. Quant aux élections sacrées ne soyons pas naïfs..

    https://www.profession-gendarme.com/un-ancien-colonel-des-services-de-renseignements-suisses-livre-une-analyse-interessante-de-la-situation-militaire-en-ukraine/

  2. Certes, il y a de fausses nouvelles (je refuse d’utilisez les termes américains) mais tout est bon pour les responsables de journaux écrits pour attirer l’attention de lecteurs possibles qui ne sont pas encore adhérents à ce quotidien.
    Tout le monde est libre de se faire manipuler : cela évite à beaucoup de français de réfléchir, peut-être qu’ils n’en ont pas la capacité de la faire.
    De toute façon, tout journal manipule : prenons un exemple. Une équipe sur le terrain va à la rencontre de citoyen pour avoir leur avis. Tout est enregistré. C’est reçu à la réception du journal et un premier tri se fait. Ensuite c’est adressé pour validation au rédacteur en chef qui pratique un nouveau tri en fonction de ce qu’il veut faire passer.
    Alors que le télégramme écrit qu’il s’attaque aux fausses nouvelles, c’est une façon de cacher sa manipulation des lecteurs.
    Maintenant tous les bretons sont libres d’acheter un journal qui, comme tous les journaux écrits, audio ou télévisuel, les manipulent.
    Peut-être faudrait-il arrêter de nous prendre pour des imbéciles qui gobent, non les mouches, mais des informations qui ne sont peut-être pas fausses, mais sérieusement manipulées. Il paraît que c’est la raison d’être du journalisme…

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