Vous avez peut-être remarqué depuis quelque temps que la publicité nous invitait à aller dans l’espace. Je la présente ci-dessous à l’attention de celles et ceux qui ne l’auraient pas entendue ou vue (30 secondes).
En fait d’espace, c’est une métaphore humoristique qui fait allusion au fameux nuage que les anglo-saxons appellent le Cloud, où nos gouvernants (influenceurs à leurs heures) nous invitent à y déposer l’ensemble des informations (1) relatives à notre santé (opérations, prescriptions médicales, vaccins, radios, ….). Cette pub nous donne un aperçu rapide des avantages à posséder un tel endroit personnel où l’ «on» peut donc accéder rapidement et en toute sécurité aux données nous concernant. L’accès, en réalité, est surtout facilité pour le monde médical et d’autres mondes intrusifs que vous découvrirez plus bas .
«En toute sécurité» c’est à mon avis aller un peu vite en besogne. Les attaques de hackers (pirates de l’Internet) sont de plus en plus nombreuses, ciblées, et semblent traverser aisément les pare-feux installés pour les contrer. Plusieurs hôpitaux en ont fait les frais en 2022 (jusqu’à en être paralysés) et la presse en a longuement parlé. Les pouvoirs publics en ont pris conscience et l’Agence du numérique en santé a mis en place un observatoire et pris quelques mesures. Mais sera-ce suffisant pour contrer ces menaces à l’origine incertaine (voir l’article de Presse présenté plus bas) ?
J’en reviens à la «publicité spatiale incitative» conçue à destination d’un certain nombre de nos compatriotes à la séduction facile. Elle n’est pas anodine, et n’arrive pas par hasard. Je vais vous en donner les raisons. Pour celles et ceux (rares) qui s’intéressent à l’activité de nos représentants européens à Bruxelles ou Strasbourg, ils savent qu’il se prépare depuis quelques mois une vaste opération baptisée Wallet et qui consiste à créer pour chacun des 447 millions d’Européens un porte-feuille dit numérique qui contiendra l’ensemble de nos informations personnelles, dont celles concernant la santé évoquées plus haut – et auxquelles nous auront forcément souscrit – mais aussi toutes celles présentant un caractère personnel et administratif comme le permis de conduire, la carte vitale, les données biométriques, les contraventions, des passes en tout genre et j’en oublie. Cette pub santé préfigure donc ce qu’il va arriver à notre vie privée, elle aussi bientôt stockée en totalité dans le Cloud. Bien sûr tout cela n’a pour unique but que de vous faciliter la vie. Chic ! diront certains, plus besoin de pièces justificatives, de documents à présenter. Un QR code de votre smartphone donnant accès aux données réclamées par tel ou tel organisme, ou administration, suffira à vous reconnaître et vous fera gagner un temps précieux.
C’est dans la plus stricte discrétion observée par la plupart des médias que les parlementaires européens, bientôt suivis des nôtres, ont voté cette abomination. Je vous invite à lire une copie de l’article du bimestriel Nexus N° 146 (2) dont la rédactrice en chef Madame Kim-Anh Lim m’a donné l’aimable autorisation de le publier (3). Voici ce que dit cet article en introduction de l’enquête :
Bien sûr, dans un premier temps, ce portefeuille numérique ne sera pas obligatoire et les informations confidentielles qu’il contiendra à vie seront bien évidemment ultra protégées. Nulle possibilité pour un banquier, un assureur de mettre son nez là où il n’a pas «nécessité» de le mettre. Il y aura forcément des gens réticents (des anti Wallet semblables aux anti Vaxx) mais que nos gouvernants sauront ramener à la raison comme ils ont su le faire pour la vaccination anti Covid.
Tous fichés (comme le bétail), nous le serons bientôt et il sera facile, à partir d’un numéro de sécurité sociale précédé d’un indicatif national à 2 chiffres, de tout connaître sur nous en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. George Orwell était bien loin d’imaginer une telle sophistication.
Ci-dessous, un article du quotidien Ouest-France en date du 17 septembre 2023 qui devrait vous inciter à voir le futur portefeuille numérique d’un très mauvais œil (cliquez dessus pour l’agrandir).
(1) Information = groupe de données.
(2) Pour visualiser l’article de Nexus au format PDF Cliquez sur ce lien.
(3) Par échange de mail, Madame Kim-Anh Lim m’a donné l’autorisation de publier les articles de sa revue à la condition expresse d’observer un délai de deux mois avant de les utiliser.
Sources : Nexus mai-juin 2023 – Wikipédia – Ouest-France – https://www.leblogduhacker.fr/top-8-des-hackers-dangereux/ – https://lequotidien.lu/economie/luxleaks-le-parlement-europeen-va-faire-des-propositions-contre-levasion-fiscale/