Société : Assurance chômage – les syndicats n’ont plus envie de descendre dans la rue

Le gouvernement vient, par l’intermédiaire du média «La Tribune», d’annoncer des mesures restrictives visant l’assurance chômage. L’information a été reprise le 26 mai par le journal de 20h de France 2 qui en a fait un titre.

Pour information, on estime que le chiffre des chômeurs en France se situe entre 6 et 7 millions. Ce chiffre reste approximatif car les critères d’évaluation des médias dépendent de l’approche considérée. Il en va de même pour le nombre de postes de travail à pourvoir «urgemment». Les médias s’accordent pour le situer aux environs de 650.000 quand la ministre du Travail de la Santé et des Solidarités, Catherine  Vautrin (1), l’évalue aux alentours de 400.000.

Personne n’est dupe, le train de mesures annoncé ne vise qu’un seul but : réduire les dépenses du pays en détournant une partie non négligeable des cotisations de l’assurance chômage (versées par les employeurs et les travailleurs via la CSG – voir la vidéo ci-dessous)  lesquelles devraient être affectées précisément aux chômeurs… qui vont devoir une nouvelle fois prendre n’importe quel boulot pour rester des citoyens normaux. Le gain annuel de l’opération se situerait aux environs de 3,6 milliards d’euros. Côté employeurs, silence radio, quand on sait que SANOFI – pour ne citer que cette société –  licencie à tour de bras et reçoit malgré tout des aides gouvernementales insolentes.

Pour celles et ceux peu au fait de l’assurance chômage, voici en 2 mn comment elle est financée :

Les nouvelles mesures qui entreront en vigueur par décret le 1er décembre 2024 n’ont pas manqué de «déchaîner» la fureur syndicale. Interrogé le dimanche matin 26 mai 2024 sur RMC, au cours de la Matinale WE, le représentant CFE/CGC (Encadrement) a brillamment décrit les contours négatifs de la nouvelle loi, mais s’est montré bien pessimiste quand il lui a été demandé si une action «façon retraite» pourrait être envisagée, voire, un front syndical uni créé pour s’opposer fermement aux mesures injustes envisagées.

Écoutez le «représentant de la rationalité» :

A la même question sur l’opportunité d’envisager une grève, Mme Marylise Léon secrétaire de la CFDT interrogée ce 28 mai 2024 sur RMC disait :  «… [la grève] ce n’est pas l’alpha et l’oméga de l’action syndicale ». Ecoutons-la :

Si les Français ont retenu l’échec de la mobilisation des Gilets jaunes, il apparait que les syndicats ont aussi reçu 5/5 le message du gouvernement à propos des manifestations contre le report de l’âge de départ à la retraite. Chat échaudé craint l’eau froide. Il va devenir de plus en plus difficile d’obtenir des résultats par la mutualisation des actions. En revanche, les manifestations catégorielles dites «à chantage» semblent avoir un avenir assuré et un réel impact sur les décideurs. J’ai nommé les contrôleurs SNCF, leurs homologues de l’aviation, les cheminots, les éboueurs de Paris et Marseille et d’autres qui, à moindre frais (façon de parler), et en petit nombre, peuvent arriver à leurs fins. Quand en plus, une opportunité comme celle des J.O se présente, c’est le jackpot ! Mais les J.O c’est tous les 100 ans ! L’avenir syndical s’annonce compliqué.

(1) Madame Vautrin a en charge : l’assurance chômage, l’emploi des séniors, l’apprentissage, la fin de vie, les hôpitaux, les médecins, les médicaments, la dépendance, les EPHAD, le handicap et la petite enfance. Comment fait-elle pour mener à bien toutes ces charges ? A-t-elle suffisamment embauché ?

Sources : Photo : https://cgt-bfc.fr/index.php/2019/01/16/communique-commun-du-15-janvier-2019/ –   https://batirmonavenir.com/france-travail-un-nouveau-visage-de-lemploi-et-des-defis-inedits-pour-les-beneficiaires-du-rsa/ – Unédic.

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3 commentaires

  1. C’est trop gros comme question et les syndicats sont disons un tantinet dépassés, il faut réduire cette dette donc on s’attaque au chômage puis à notre politique sociale et nos retraites pour éviter une grande privatisation de ce qui reste et de grâce évitons ces grèves, la Nouvelle Calédonie suffit… Bref, j’écoutais un sud radio avec Céline Pina qui défendait que le coût de notre immigration serait de 53,9 milliards par an. Elle précisait que la poursuite de cet accueil aboutira à la fragilisation de l’État providence et la remise en cause à terme de la sécurité sociale, et bien nous y arrivons. Pour finir elle indiquait, cette question migratoire défendue par l’UE devrait devenir explosive et qu’il serait bon et urgent de questionner les Français par référendum. Rajoutons que quelque 20 % des places de prison sont occupées par des étrangers ce qui nous coûte 700 millions… La vraie question que je me pose, d’une façon générale cette immigration de masse est-elle intégrable ?

    https://www.youtube.com/watch?v=mn5aWkUJpto

  2. Cela fait 20 ans qu’il est au chômage, enfin qu’il ne travaille pas. Il perçoit le RSA et vit au crochet de sa mère de 94 ans. Cela fait 3 ans qu’il est au chômage, il a fait ses calculs, s’il allait travailler, il perdrait les aides auxquelles il peut prétendre. Autrement dit : il perdrait de l’argent et des avantages en travaillant. Combien de cas. J’ai un fils vivant en Angleterre, trois refus et une non-recherche et le chômeur perd tous ses droits.
    Les syndicats non plus besoin de faire grève. Ce qui se passe actuellement, démontre que le gouvernement n’a plus le force de faire front et les euros défilent en silence. C’est le citoyen qui est le couillon dans l’affaires. Les grévistes n’en ont plus rien à foutre du citoyen français. C’est ma pomme qui compte, rien à foutre des autres.
    Il nous manque, non, nous allons carrément vers une révolution et avec les violences, c’est à qui cassera le plus, comme en nouvelle Calédonie, quant aux morts, ce ne sont que des conséquences collatérales. Nous avons en face de nous et quel qu’en soit le bord politique : des psychopathes, des manipulateurs, des menteurs, des déstabilisateurs, des orgueilleux, des rien à foutre des citoyens, ils sont à notre service : dixit la formation à l’ENA.
    Après tout, chacun est libre de s’esbaudir devant tel ou tel représentant de partis politiques qui briguent la présidence ou qui essaient de ne pas la perdre pour 2027, quitte à serrer les fesses après, ce qui ne sert à rien quand on a fait dans sa culotte : ça pue, ça colle aux fesses et c’est difficile de s’en démettre.

  3. Le problème n’est pas du côté des syndicats qui auraient ou pas envie de descendre dans la rue, mais plutôt des salariés qui ont, de moins en moins, la possibilité de se mobiliser, de défendre leurs droits et, eux, de descendre dans la rue. Le problème vient également des partis de gauche qui ne représentent plus vraiment les « classes laborieuses ». Résultat des courses, qui profite maintenant de cette situation ? C’est évidemment l’extrême-droite, le RN. Encore une promesse de Macron (en 2017) qui n’aura pas été tenue. Pire, le RN n’a jamais été aussi haut à l’Assemblée nationale, comme dans les intentions de vote ! C’est la politique de ce gouvernement, toujours dirigée à l’encontre des plus démunis, qui développe la précarité et favorise cette ascension. Mais qui sème le vent, récolte la tempête !

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