Le marronnier des fériés de mai

Les journalistes, ceux de l’audiovisuel en particulier, c’est bien connu, sont amateurs de sensationnel. Un accident (avion, train …) une catastrophe (tremblement de terre, Tsunami, chute d’immeuble …) un fait divers violent (tuerie, prises d’otage, séquestration …) sont autant d’opportunités qui avivent leur appétit de nouvelles et ils deviennent vite intarissables dans le traitement de ces sujets. Malheureusement, en mai jusqu’à l’affaire du coronavirus, il n’y avait guère que le mauvais temps, la perte de confiance du Président et les ponts à répétition à se mettre sous la plume. Pas de quoi émouvoir la France profonde. Il fallait donc trouver quelque chose qui fasse réagir le bon peuple. Et là, sans trop forcer, en revenant sur les fériés et les ponts et, en y regardant de plus près,  il y avait de la polémique à consommer. Et oui, figurez-vous que, si l’on croit un journaliste bien informé mais qui n’a pas détaillé son mode de calcul, chaque jour chômé couterait au pays plus d’un milliard d’euros ! Faites le calcul pour trois fériés et les ponts qu’ils ont généré. D’autant qu’avec 3 jours de congé, RTT ou autre, quelques privilégiés ont pu se reposer 9 jours ! Inconcevable alors que le pays est officiellement en récession depuis déjà … un bon moment.

En leur proposant un petit sondage, ce genre de sujet n’a pas manqué de diviser les Français (but recherché). D’aucuns ont fustigé ces fêtes “catholiques” alors qu’il y a 8 millions de musulmans dans le pays, d’autres ont suggéré de regrouper une fois pour toutes les fêtes commémorant les faits de guerre qui sont de nature à réveiller de vieux antagonismes; bref chacun y est allé  de son commentaire et au final rien n’est sorti de positif de tout cela si ce n’est que certains compatriotes se sont sentis coupables de se reposer pendant que d’autres s’escrimaient à sortir le pays de la crise Sourire.

En “meublant” l’actualité de sujets frivoles certains journalistes détournent avec talent les français des vrais problèmes. Les questions préoccupantes ne manquent pourtant pas : chômage, augmentation des taxes, diminution du pouvoir d’achat, déficit de la balance commerciale, gaspillage de l’argent public et j’en passe.

Allez ! assez rigolé mesdames et messieurs les chroniqueurs, après la petite détente des fériés de mai il est grand temps de revenir à vos fondamentaux.

Photo : http://louisvandeskelde.biz

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