Législatives 2024 : entre 2 tours

Avant de vous faire part de quelques réflexions entre deux tours des législatives, j’aimerais tout d’abord vous donner les résultats du 1er tour. Sans surprise, le RN est sorti grand vainqueur à la suite des élections européennes où il avait fait un carton. Ci-dessous les résultats du Ministère de l’Intérieur publiés par Public Sénat sont conformes, à quelque chose près, aux prévisions des sondeurs.

Plus instructive, la carte dressée par le quotidien Le Monde. Vous noterez que, contrairement à certains journaux qui utilisent préférablement la couleur bleu marine ou violet, Le Monde à choisi la couleur brun, mieux adaptée aux daltoniens selon le journal, mais en réalité pour ajouter plus d’effet répulsif à la razzia RN diront de mauvaises langues (cliquez sur la photo ci-dessous pour l’agrandir).

La Bretagne généralement de Droite, après avoir montré son mécontentement aux décisions agricoles de Bruxelles, est revenue à ses vieux principes tout en conservant une certaine confiance aux Centristes et Macronistes locaux (voir ci-dessous).

Pour celles et ceux que cela intéresse, voici les résultats du premier tour à Pont-Scorff (6ème circonscription du Morbihan).

Note : les 2 premiers resteront en lice pour le second tour.

Plutôt que de vous infliger de longs commentaires pas toujours à la hauteur journalistique attendue, je vous soumets l’éditorial du quotidien Ouest-France en date du 01/07/24. Le journaliste Stéphane Vernay, dès le lendemain du 1er tour, résume parfaitement la situation telle qu’elle se présente à la veille du second (cliquez sur l’article pour l’agrandir).

Voici quelques remarques personnelles concernant l’entre deux tours :

En France, le mode de scrutin à 2 tours des élections législatives favorise une forme de gouvernance de partis. Deux blocs opposés, généralement Gauche/Droite et accessoirement Extrême Gauche/Extrême Droite comme aujourd’hui, se constituent et gouvernent alternativement au gré des mécontentements des Français. Ainsi le pouvoir n’échappe jamais à ceux qui gouvernent ni à ceux qui s’opposent, leur tour viendra. C’est la Constitution de 1958 qui l’a voulu. Dans un tel système la démocratie n’appartient pas au peuple qui désigne des personnes dont le rôle se résume, une fois élu, à adopter des lois conformes «aux lignes du parti».

En réalité, depuis que nous sommes Européens nos représentants à l’Assemblée nationale, de Droite comme de Gauche, avalisent 80% des directives européennes et s’écharpent sur quelques lois secondaires concernant notre quotidien (80 Km/h).

Cela revient à dire que si d’aventure le parti RN se trouvait à la tête d’une majorité absolue à l’issue du second tour, sa marge de manœuvre se trouverait limitée en restant obligatoirement dans les clous imposés par Bruxelles (voir l’Italie de Madame Giorgia Méloni) et de surcroît sous la houlette du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel. Les opposants au RN (l’Union de la Gauche et les autres) le savent pertinemment mais persistent néanmoins à le décrédibilisé.

L’opposition au RN est motivée d’avantage par la remise en question de privilèges divers (subventions de tous ordres aux journaux, artistes, journalistes, médias, associations humanitaires et j’en passe) qu’une idéologie nauséabonde comme l’affirment certains.

Pour mettre fin à ce système bipartite favorisant les magouilles et les violences lors du second tour, le mode proportionnel est souvent évoqué, même par le Président qui en parle mais les choses, comme souvent, en restent là. Pour ma part je considère qu’il faut aller encore plus loin. Le mode de scrutin devrait être uninominal et à un seul tour. Celui ou celle qui rassemblerait le plus de suffrages serait immédiatement élu(e) et tant pis pour les autres. Le sénateur Le Rudulier a évoqué le sujet sur le site du  Figaro en date du 01/07/24. Mais soyons réalistes ce genre de scrutin qui ne serait pas du goût de nos chers politiques n’a aucune chance de voir le jour.

Que cela ne vous empêche pas de bien voter demain ! 🙂

Sources : Photo :   https://www.interieur.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/elections-legislatives-2024-publication-des-candidatures – Ministère de l’Intérieur/ – Le Monde – https://www.lemonde.fr/resultats-legislatives-2024/pont-scorff-56179/ – https://www.lefigaro.fr/elections/legislatives/legislatives-le-senateur-lr-le-rudulier-depose-une-proposition-de-loi-pour-mettre-au-fin-aux-desistements-20240701

 

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5 commentaires

  1. Quelle surprise ! Tout le monde a été surpris par les résultats de ce deuxième tour des législatives, autant les électeurs que les commentateurs professionnels, que les politiques dont certains se voyaient « en haut de l’affiche » et d’autres virés (ils l’avait bien mérité). Eh bien, les citoyens en ont décidé autrement. Ils ont imposé par leur vote une certaine proportionnelle que les politiques leur refusait depuis trop longtemps et, surtout, ils ne voulaient plus d’un « président-monarque, façon Macron, et d’un parti dominant et, finalement, peu démocratique. Évidemment, maintenant, la « clarification » voulu par Macron a plutôt échoué et il va falloir gérer cette situation inédite. Mais « gouverner, c’est prévoir », paraît-il et nous avons des gens intelligents à la tête du pays. Parfois d’ailleurs trop intelligents à en juger par leurs résultats pour le moins pitoyables. Mais on peut aussi espérer, pour une fois, qu’ils aient l’intérêt général comme objectif, plutôt que leurs habituels petits calculs politiques et carriéristes.

  2. FAITS DIVERS :
    Grosse surprise ce lundi matin à l’ouverture des portes du Palais Bourbon. Durant le week-end plus d’une centaine de sièges ont été substilisés à la droite de l’hémicycle.
    Aux premières constatations ils auraient été évacués par une sorte de « plafond de verre » pour être aussitôt répartis entre les malfaiteurs.
    Le Président n’envisage pas de porter plainte, ce qui nous amène à poser la question de savoir si celui-ci ne serait pas complice…
    NB : « Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence. »

  3. Je pense que ce quinquennat ainsi que le non cumul des mandats renforcent cette anomalie. Désormais certains sortent de sciences po-po la tête bien pleine et quitte la politique retraité. Dans tous les cas je trouve que les magouilles de désistement pour les élections et surtout les primaires sont détestables.

  4. Chaque pays a son histoire, ses traditions. Aussi copier un système voulu par un autre pays, qui est loin d’être un modèle « démocratique », mais plutôt ploutocratique, n’est vraiment pas une solution pour répondre à la situation que nous connaissons actuellement en France. Il serait souhaitable, par contre, de rompre avec le système présidentiel actuel qui donne trop de pouvoir à un seul homme, qui a trop souvent tendance à se prendre pour un monarque de « droit divin ». Macron en est l’incarnation parfaite, jusqu’à sa décision inepte de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. D’autres démocraties fonctionnent au moins aussi bien que la France en ayant adopté des systèmes plus consensuels, avec des cohabitations obligeant les partis aux compromis, plutôt qu’aux conflits perpétuels. Cela suppose d’introduire une certaine dose de proportionnelle. Quant au coût de la démocratie, il est toujours préférable à celui de la dictature et si la démocratie n’est pas le meilleur des systèmes, c’est sûrement le moins pire.

  5. Il y a une solution bien plus simple. Utilisons le système américain. Il suffirait alors pour la France, à peine 150 députés. De toute façon avec l’Europe cela est largement suffisant. Quelle sacrée économie nous ferions. Faites le calcul, en peu de temps, une bonne partie de la dette serait remboursée. En comptant les frais annexes, ce serait quelques 100 millions d’économisés par an. si nous continuons sur la lancée, faisons autant avec les sénateurs une centaine serait largement suffisant. Pour ce qui est des ministres, des secrétaires d’état, c’est idem.
    Vous pouvez penser que je suis dingue, pas de problème. En réalité, ce n’est pas moi, qui suis dingue, toute la France qui est dingue en ne voulant pas se débarrasser de tous ces politiques qui ne servent à rien, qui n’ont jamais travaillé de leur vie, qui se nourrissent de notre argent. A propos cela vaut pour ceux qui ont été élus pour siéger au conseil européen et qui se garderont bien d’y aller. Nous avons un champion dans ce domaine.
    De toute façon pas de souci, demain nous seront dans la « merde » et nous seront très content et nous chanterons tant que celle-ci ne nous bloquera pas le gosier.

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