Pédophilie dans l’Eglise : propos très inquiétants !

Retour fracassant de l’Abbé Alain de La Morandais sur les plateaux télé après une longue période d’abstinence.

Il était invité par la chaîne LCI le 18 mars 2019 pour s’exprimer sur  la démission du cardinal Barbarin – présentée et refusée ce même jour au pape – ainsi que sur les scandales de pédocriminalité dans L’Église. Grand communicant pendant plusieurs années, l’abbé sait de quoi il parle. Écoutons-le apporter un éclairage de spécialiste sur le sujet.

« On a toujours l’impression qu’un viol c’est de la violence. Au départ, je ne crois pas. D’après les échos que j’ai eus, l’enfant cherche spontanément de la tendresse d’un homme ou d’une femme. Ce sont des enfants en frustration de tendresse. » et un peu plus loin : « Vous avez tous observé qu’un gamin, il vient, il vous embrasse sur la bouche« . Bigre, c’est du lourd comme disent les jeunes !!??!!  On a envie de crier : « Satan sors de ce corps ! ».

Mais ne jetons pas la pierre et essayons de comprendre le cheminement de pensée de ce saint homme. Évidemment, si on est un peu pédophile sur les bords et que l’on a fait vœu de chasteté, il est difficile de rester insensible face à des gamins qui expriment leur besoin d’amour par des baisers d’adultes. En poussant, très légèrement, le raisonnement de ce père abbé, les enfants en manque de tendresse seraient en quelque sorte les propres initiateurs de leurs malheurs ! Monsieur de la Morandais vous semblez oublier qu’à chaque instant et en toute circonstance, si l’on croit la prière du Notre Père, le prêtre doit être fort et montrer à Dieu qu’il sait résister à la tentation. Mais la chaire est faible, certes. L’Église le sait parfaitement et a tout prévu en cas de défaillance. Chaque prêtre, évêque, cardinal dispose dans ses livres liturgiques de la prière miracle qui peut exonérer ses frères de leurs mauvais penchants. C’est l’acte de contrition grâce auquel ils se repentent après chacune de leurs fautes. Bien pratique ce moyen de pénitence ! Allez mon père, je vous pardonne la spontanéité de vos propos mais n’usez pas trop de la repentance ni de la bonté divine car il n’est pas sûr que lors du jugement dernier cela soit suffisant pour éviter à vos frères pédophiles et harceleurs de religieuses, les flammes de l’enfer. Dans l’immédiat vous réciterez à leur attention et à haute voix  » Mon Dieu j’ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence«  et pour qu’ils soient complètement absouts vous me ferez aussi pour eux 3 Ave et 2 Pater.

NDLR : dans la soirée de mardi, l’abbé à présenté ses excuses. Je ne suis pas certain que cela soit suffisant pour changer le fond de sa pensée sur ce qu’il appelle « le départ du viol ».

Photo : LCI

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3 commentaires

  1. Ce qui me gène un peu est de désigner le crime par son institution, l’église s’occupe de la foi et pour se faire utilise des hommes et des femmes avec leurs humanités et leurs faiblesses. Certes il a existé, existe, des choses horribles qu’il ne faut pas minimiser, il y a eu aussi de la grandeur comme ces prêtres qui nous ont élevé, nous les enfants d’après guerre parfois dans des orphelinats nous rentrions chez nous tous les trois mois et pendant les vacances, un prêtre de Cléguer prenait un paquet d’enfants, des accompagnateurs et tout ce petit monde montaient dans un petit bus pour voir le monde, l’Italie, le Portugal, la France..Je dois admettre que l’avis du Père Vignon me semble recevable lorsqu’il annonce dans sa conclusion : « l’Église catholique est pratiquement la seule en tant qu’institution ou organisation à avancer au grand jour.. »

    https://livre-religion.blogs.la-croix.com/pedophilie-le-livre-au-vitriol-du-pere-vignon-contre-lepiscopat/2019/01/09/#_ga=2.37340515.2109118822.1547485405-1955089110.1492022967

    1. J’ai moi aussi eu le privilège de rencontrer de véritables hommes incarnant la foi et je peux en citer deux, l’abbé AUDO à la paroisse de CRA’CH et son frère jumeau, natifs de BUBRY.
      Hélas, les manquements précités se produisent partout et beaucoup même dans les familles …. Stigmatiser, à l’exclusive, l’Eglise et ses prêtres ne saurait traduire aucune réalité objective passée, actuelle ou future.
      C’est la perversion qu’il importe de combattre où qu’elle se manifeste, car elle s’infiltre à l’intérieur comme hors de l’institution mise en cause.
      Avec l’espérance que les humains considèrent leurs « semblables » avec respect et fraternité !

  2. Décidément, les victimes en situation de vulnérabilité, femmes ou hommes, personnes âgées, handicapées, enfants, animaux sous notre responsabilité ont depuis toujours eu beaucoup de peine à se voir reconnues et aidées : or, les institutions, à qui nous confions nos proches, se protègent d’abord et les pouvoirs publics aussi nous laissent souvent sans défense, contraints d’avoir recours à des personnes courageuses pour dénoncer et se battre contre l’atteinte criminelle odieuse & inacceptable. L’Eglise l’illustre encore au lieu d’être garante de la foi des croyants ! Elle doit se remettre en cause : aucune complaisance à ce titre.
    Soyons vigilants car demain çà pourrait nous concerner, dans cette société dont la solidarité reste à mobiliser vers le respect, la dignité, la bienveillance altruiste. Ne baissons pas le niveau de notre exigence légitime.

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