Militaires : la tribune des retraités et la pétition des actifs

L’emballement médiatique étant retombé, comme annoncé, je reviens vers vous, pour partager quelques réflexions inspirées par les réactions récentes et inattendues de nos militaires face à ce qu’ils considèrent comme une préoccupation majeure à savoir le délitement de la société civile française qui, selon eux, au rythme où vont les choses, ne peut se conclure que par une guerre civile ! Ils mettent néanmoins un bémol de taille à leur sinistre prédiction; la nécessaire réaction rapide et énergique de nos autorités pour interrompre un processus qui donne déjà de sérieux signes d’inquiétude.

Le constat qui est aussi le mien, est indiscutable car partagé par 3 Français sur 4 si l’on en croit les nombreux sondages effectués en avril et mai 2021 et notamment celui réalisé pour LCI par Harris interactive à la suite des deux tribunes des militaires (1). Il est rare effectivement qu’une population se trompe dans une telle proportion. Pour convaincre le quart restant de nos compatriotes, je les invite à prendre le temps de réfléchir aux constatations suivantes :

  • On observe depuis maintenant quelques années une recrudescence d’actes isolés de personnes musulmanes qualifiées par certains de « Fous d’Allah » qui s’attaquent à n’importe qui dans la rue, les lieux publics ou privés. Avec une grande mansuétude les politiques et journalistes considèrent qu’il s’agit d’actes isolés et surtout non prémédités (même si ces dérangés du turban ont dissimulé un couteau sous leurs vêtements), et assurément étrangers à la mouvance islamiste. Si de surcroit ces gens se trouvent grands consommateurs de cannabis, il serait malséant de chercher dans leur violence une volonté d’affirmer leur religion. Les actes se répètent, on dit qu’on ne peut rien contre des gens imprévisibles. La fatalité s’installe et les agressions font désormais partie du quotidien. Les réactions ne se font pas attendre : cérémonies officielles, discours, marches blanches, légion d’honneur. Sommes-nous certains qu’il n’y a rien d’autre à faire ?
  • Chaque semaine les médias nous rapportent des agressions insupportables contre les forces de l’ordre (Policiers et gendarmes) ainsi que contre les pompiers, mettant leur vie en danger. Feux de poubelles, incendies, caillassage de voitures et j’en passe. Toutes ces agressions gagnent les villes moyennes et s’intensifient dans le pays avec l’augmentation des zones de non droit. Les violences se rapportant à ces évènements sont qualifiées de faits divers auxquels on nous demande de nous habituer. Que voulez-vous qu’on y fasse d’autre que des manifestations silencieuses avec les photographies des victimes en tête de cortèges  ?
  • La vente de drogue pollue certains quartiers et la vie y devient impossible. Les habitants se constituent en milice ou manifestent par des concerts de casseroles (Stalingrad à Paris).
  • Les jeunes font des rodéos urbains dans les centres villes (Lyon) et empêchent les gens de dormir. Les polices municipales ou nationales ne se risquent plus à intervenir. Les sauvageons appréhendés sont relâchés, à quoi bon les interpeller de nouveau ?
  • Les bandes de jeunes s’affrontent entre quartiers dès qu’un sujet de discorde apparait (insultes, regards obliques…). Des coups violents avec armes blanches sont échangés, certains d’une dizaine d’années y laissent la vie. Mais ce n’est rien selon les psychologues qu’une transition difficile du virtuel vers le réel.
  • Le pays a adopté sous la houlette de différentes associations une nouvelle religion que Pierre Hillard appelle « Les droits de l’homme« . Tout est prétexte à contestations, manifestations, revendications etc. Les minorités veulent être entendues et respectées comme les majorités. Le mot majorité n’a plus de sens qu’en votation. On trouve pêle-mêle dans la rue des suffragettes la poitrine à l’air, les LGBT et Metoo en tenue de carnaval, les véganes saccageant les boucheries, les actrices de cinéma manifestant dénudées. Tout est dans l’outrance et la déraison. On se demande chaque jour quelle incongruité dans la surenchère va détrôner celle de la veille.

Je pourrais encore noircir ce constat mais au risque de vous ennuyer j’y mets fin. Plus intéressant me parait la recherche des causes de cette déliquescence sociétale. En réalité il n’est pas nécessaire de chercher longtemps. Un bref retour en arrière de quelques dizaines d’année, parfois moins, nous apporte les explications qualifiées par les spécialistes de multifactorielles :

  • La cellule familiale, socle de la société depuis la nuit des temps, a explosé pour renaître sous la forme de familles recomposées (décomposées disent certains). Un mélange de deux familles, voire plus, où le nouveau père (beau-père !) n’a plus l’emprise pour éduquer des enfants qui refusent son autorité. Les jeunes, très tôt, livrés à eux-mêmes et influencés par leurs aînés ont leurs premières expériences sexuelles à 14-15 ans quand ce n’est pas encore plus tôt. Ils fument, boivent et commettent des délits.         
  • La société encourage les excès en ne sanctionnant pas sévèrement les coupables. La justice, considérée trop laxiste, n’est pas dissuasive et encourage indirectement la délinquance.
  • Les enseignants autrefois redoutés pour leur toute puissance éducative et disciplinaire ont abandonné ce rôle dévolu désormais aux monoparentaux lesquels, résignés et impuissants ont fabriqué des enfants rois pour avoir la paix.
  • L’ Église qui, il n’y a pas si longtemps encore exerçait un pouvoir moralisateur, malgré les déviances sexuelles de certains prélats qui abusaient de leur autorité, n’a plus aucune crédibilité aujourd’hui.     
  • La violence est partout et rien ne la freine. La télévision, normalement surveillé par un CSA créé pour cela, est une véritable aubaine pour exposer la violence sous toutes ses formes (reportages en continue sur des manifestations, programmes de téléréalité agrémentés de sexe et de vulgarité, films et série où les brutalités servent de modèles à un public jeune qui n’a plus de repères).                                 
  • L’immigration imposée par la main invisible des USA et officialisée par l’ONU est mal acceptée par la population. L’étranger et la couleur de peau restent des facteurs de discorde et de conflits depuis la nuit des temps. Selon La Dépêche « Les Français ont un regard très critique sur les politiques migratoires mises en place par la France et l’Europe. Respectivement 67 % et 68 % ont une opinion négative« .  Ce n’est pas le point de vue du camarade Benoit Hamon quand il déambule dans sa bonne ville de Brest (agrandir la photo ci-contre).                                                                                                             
  • La jeunesse en quête d’idéal ne trouve aucune réponse à son avenir. L’alcool et la drogue deviennent des dérivatifs commodes et accessibles; ils contaminent les corps et endommagent les esprits.                                                     
  • Nos politiques à la botte des mondialistes sont incapables de proposer des projets mobilisateurs pour l’ensemble de la population. Notre avenir n’est plus dans leurs mains car le pays n’est plus souverain dans ses choix. C’est Bruxelles qui décident pour nous dans un cadre préétabli duquel il convient de ne pas sortir. Les politiques commerciales sont régies par les lobbies. A quoi donc rêver ? Eh bien à la fin de semaine où l’on pourra faire la fête, boire, danser, copuler et s’enivrer jusqu’au petit matin.

Bien me direz-vous si tout cela est juste comment peut-on y remédier ? A la manière du ministre Darmanin qui fait souvent référence aux adages de sa grand-mère, je dirais que « quand le lait est renversé il est bien difficile de le remettre dans le bol« . De nombreux retours en arrière me paraissent impossibles. Je ne vois très bien comment redresser la barre tant la situation parait compliquée. Le libéralisme/libertaire semble encore promis à de longues années et il est peu probable qu’une plus grande sévérité demandée par certains à l’égard des fauteurs de troubles soit d’une grande efficacité. La société est malade et ses causes sont nombreuses : structurelles, culturelles et cultuelles. Comment en effet concilier Blancs et Noirs, ceux qui veulent gouverner au nom d’Allah et les autres, les contestataires et les indifférents, les Républicains et les anarchistes, les jouisseurs et les productifs.

Les militaires ont tiré la sonnette d’alarme. Le danger est identifié et effectivement si des mesures radicales ne sont pas adoptées le délitement observé risque de s’aggraver. Il n’est pas impossible alors qu’il soit fait appel à leurs services… sans que cela soit nécessairement considéré comme un putsch (2).

Pour clore ce billet, je vous propose d’écouter le point de vue de Michel Onfray qui s’est exprimé dans une vidéo du site Front Populaire. L’analyse du philosophe est bien plus percutante que la mienne et mérite qu’on s’y arrête.

(1) 58% des personnes interrogées soutiennent le constat de délitement des militaires – 84% observent l’augmentation de la violence – 73% le délitement du pays. (2) Selon le même sondage, 49% de nos compatriotes seraient favorables à une intervention de l’armée !

Photos : Valeurs actuelles – Le Point – Internet. Vidéo : Front populaire.

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3 commentaires

  1. Éclairage des plus intéressant de la part de Michel Onfray sur cette alerte des militaires quant à la dégradation de la situation du pays. Finalement, je m’étais également laissé avoir par cet emballement médiatique les présentant comme des « putschistes », alors qu’elle se veut, peut-être et surtout, républicaine, face à une classe politique de plus en plus déficiente. Pour s’en convaincre, il suffit de voir l’attitude du ministre de l’Intérieur DARMANIN, cette semaine, qui participe à une manifestation de policiers contre la Justice. Du jamais vu ! Parce que si la Justice fonctionne si mal en France, du moins pour les plus défavorisés, c’est bien parce que la représentation ne lui accorde pas les moyens nécessaires depuis des décennies. Dès lors, il faut être bien naïf pour croire en la Justice de son pays. Et comme une majorité de la population ne croit plus en rien, certains en viennent à souhaiter l’arrivée d’un militaire au pouvoir et, pourquoi pas, à une dictature !!!

  2. Bonjour,

    Pour ce qui est du bureau ou du mur des lamentations, il faut se rendre dans un pays qui ne rêve que d’écraser les Palestiniens pour conquérir ce qu’il appelle leur pays depuis Abraham. Ce n’est pas pour autant que je donne raison au Hamas.
    Chaque jour je me réveille en me disant qu’au moins je ne suis pas en réanimation, que je ne suis pas malade, que je vais rencontrer des personnes sympas, que je vais pouvoir me déplacer, aider des personnes en difficulté, etc. …
    Ma devise est de positiver, sans pour autant être utopique. Je crois en la jeunesse qui n’a pas et heureusement les mêmes concepts dépassés que les nôtres. Ne rejetons pas sur les autres, notamment les politiques, même si un bon nombre d’entre eux se moquent totalement de nous, notre incapacité à réagir. Geindre est le propre des faibles. J’ai des amis qui ont de grandes responsabilités syndicales, pour eux c’est : la grève, casser du patron, tout réfuter du moment qu’ils peuvent se battre pour conserver des acquis qui ne doute façon seront modifiés ou supprimés par la force de l’évolution. Lorsque je leur pose la question : « que proposez-vous pour construire l’avenir ? » C’est le silence ou alors c’est une diatribe qui comme disait Coluche :  » quand ils ont terminé, tu ne comprends plus la question que tu as posée ». C’est plus facile de détruire que de construire, de garder le passé qui d’accepter de bâtir l’avenir avec ses incertitudes. Combien de ceux qui lisent le document proposé ont vécu dans des cités que l’on dit aujourd’hui « sensibles ». Combien ont approché les jeunes qui y vivent ? Combien ont essayé de les comprendre ? Facile de décrier les suffragettes, les LGBT, les « metoo » et autres, si vous discuter avec eux, vous comprendrez que derrière leurs provocations, il y a des personnes qui en ont marre de nos comportements figées dans des carcans d’habitude
    Les policiers veulent que la justice les suive. Pourtant ils n’ont pas les mêmes fonctions. Si nous en arrivions à ce système, ce serait comme si vous alliez acheter une livre de beurre au commerce du coin. C’est tant point final. PLus besoin de juges, une machine en est capable et bien plus vite.
    Ces militaires qui se prennent pour des lanceurs d’alertes, ces militaires retraités sont comme les petits chiens qui aboient sur vous parce qu’ils sont protégés par des barrières ou qu’ils le font quand vous êtes passé. Ils n’avaient qu’à l’ouvrir quand ils étaient d’active. Je suppose que s’ils ne l’ont pas fait c’est pour ne pas risquer d’être révoqués et de perdre leur salaire. Alors se croire charger d’une mission de lanceur d’alerte, trop peu pour moi.
    Pour conclure, il suffit de lire ce qui suit :
    « Notre jeunesse (…) est mal élevée, elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d’aujourd’hui (…) ne se lèvent pas quand un vieillard rentre dans une pièce, ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais. » [i]Socrate (470-399 avec JC) [/i]

    « Je n’ai plus aucun espoir pour l’avenir de notre pays si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain, parce que cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible. » [i]Hésiode (720 avant JC) [/i]

    « Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut pas être très loin. » [i]Prêtre égyptien (2000 av JC) [/i]

    « Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du cœur. Les jeunes gens sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d’autrefois. Ceux d’aujourd’hui ne sont pas capables de maintenir notre culture. » [i]Citation vieille de plus de 3000 ans, découverte sur une poterie d’argile dans les ruines de Babylone [/i]

    1. Je suis d’accord, notre histoire est longue, tragique et nous l’avons oublié, est-elle encore enseignée. Hors, il se dit régulièrement que pour comprendre le présent et envisager l’avenir il faut connaître le passé, notre passé. Dernièrement je parcourais les pages d’un vieux tome poussiéreux de la revue des deux mondes de 1904 qui traitait de la fin de la terreur par la chute de Robespierre le 9 thermidor. La guerre civile ravageait les campagnes dans une terrible boucherie dont les vieux châteaux ne sont que les coquilles vides jusqu’à ce 17 brumaire et la prise du pouvoir de Bonaparte avec ces quelque 3 millions de mort. Comme le rappelait Simone Veil avant son grand voyage, « l’Europe, c’est la paix », ne l’oublions jamais.

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