Zucman, ce nom que l’on entend sur tous les médias depuis quelque temps, me fait penser aux premières paroles d’une chanson des années 60 interprétée par feu Richard Antony : «la leçon de twist».
Mais qui est ce fameux Zucman dont on ignorait l’existence il y a encore peu. C’est un économiste français enseignant en Amérique – ceci explique cela – devenu populaire grâce à une distinction prestigieuse américaine (la médaille John Bates – surnommée le «Nobel des jeunes économistes»). Petite précision en passant, le «Nobel de science économique» est une appellation inappropriée dans la mesure où Alfred Nobel n’avait pas jugé utile à l’époque que cette discipline fasse l’objet d’une récompense particulière. C’est la raison pour laquelle on parle plus justement de «prix de la banque de Suède en sciences économiques» (en mémoire justement à Alfred Nobel). En 2025 ce sont Joël Mokyr, Philippe Aghion et Peter Howitt qui se sont vus décerner le prix. Monsieur Zucman n’a pas encore eu droit à cette distinction.
La parenthèse refermée, l’économiste «Franco-Américain» est surtout devenu célèbre grâce à une taxe qu’il a proposée et qui porte son nom. Cette taxe peut de résumer en une phrase : impôt plancher de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions. Une idée qui a trouvé un impact favorable auprès des socialistes et de l’extrême gauche au moment justement où se prépare à l’Assemblée nationale le Budget de 2026.
Annoncée comme une mesure de justice, cette taxe n’est pas sortie d’un brillant esprit apolitique (on s’en doutait un peu). Quand on parle de Gabriel Zucman dans les médias, on oublie de préciser que c’est un homme de gauche et même un militant. Le site Breizh.info précise :
«Son aura académique s’accompagne d’un rôle militant : Zucman siège également à l’ICRICT (Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises), aux côtés de personnalités de gauche comme Joseph Stiglitz, Thomas Piketty ou encore Eva Joly. Ce cénacle plaide pour des réformes globales : impôt unitaire sur les multinationales, registre mondial des avoirs, taxation accrue des grandes fortunes.»
On comprend mieux l’attachement de LFI et des Socialistes à cet impôt qui soulève le tollé de la droite et la popularité médiatique de l’économiste.
On comprend moins l’écho dont bénéficie son auteur dans de nombreux médias et particulièrement parmi ceux du service public qui lui ouvrent leurs antennes un peu exagérément aux yeux de certains. J’en veux pour preuve la chronique du journaliste Laurent Texier entendue le 28 octobre 2025 sur Europe N° 1. Écoutez (2mn50) :
Autre précision, quelle que soit la manière dont cette taxe est actuellement appréciée, il faut reconnaitre que sans connaissances particulières en économie, une mesure aussi simple d’imposition (augmenter la participation des riches à l’effort national) ne méritait pas qu’on s’y attarde et ne justifiait en rien qu’on glorifie son auteur. Mais ceci n’est qu’un point de vue.
La polémique entretenue sur cette taxe, que l’on soit de gauche, de droite ou d’ailleurs, est un écran de fumée destiné, volontairement ou pas, à distraire (au sens propre) les Français confrontés à de problèmes plus sérieux (pouvoir d’achat, insécurité, immigration, violence, impôts, …). Indépendamment de l’incidence controversée de cette taxe sur le budget 2026 (quelle soit adoptée en totalité ou allégée), on est assurés, quoi qu’on en pense, de mettre la main à la poche, et notre contribution sans cesse croissante n’ira pas forcément là où on le souhaiterait !
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Sources : photo : billet : https://thebetter.news/no-one-pays-less-tax-than-billionaires-renowned-economist-zucman-calls-for-a-global-wealth-tax/ – Audio : Europe 1 matin – 7h-9h du 28/10/2025 – https://www.breizh-info.com/category/local/








Cette fameuse taxe Zucman, dont les nantis ne veulent évidemment pas, met toutefois en évidence les inégalités qui ne cessent de croître en France et, plus encore sous l’ère Macron, avec l’accumulation de richesses par une minorité d’ultra-riches qui ne paient que 25 % d’impôts quand la majorité de la population, dont la classe moyenne est taxée à 50 %. Il y a donc une injustice manifeste qui doit être corrigée et qui devrait donner lieu à une véritable réforme fiscale. Mais nous n’en sommes pas encore là. C’est pourquoi la taxe Zucman est un premier pas dans ce sens, un tout petit pas : 2 % sur des revenus qui dépassent les 100 ou 140 millions d’€ annuels et qui augmentent à hauteur de 10 % chaque année. Donc très loin de ce que peuvent espérer les salariés de ce pays dont les revenus stagnent dans le meilleur des cas et qui n’ont plus, non plus, l’espoir de s’enrichir en travaillant, contrairement aux générations précédentes. Cependant, ce qui apparaît comme une mesure de justice est dénoncée bientôt comme un crime, une confiscation par un concert de chouineurs en tous genres dont les milliardaires concernés (forcément), mais aussi bien sûr par leurs nervis des médias, des politiques (surtout à droite) et tous les pseudo-experts qui squattent les antennes. Il n’y a pas lieu d’être étonné, car le riche n’a pas l’esprit partageur. Quant à la justice, il l’ignore, autant que la décence. C’est pourquoi, en France notamment, les progrès sociaux ont toujours été le fruit de luttes acharnées contre le patronat et les gouvernements à sa botte. Et l’histoire n’est pas finie !